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Les divagations continuent

Giorgia Meloni, si proche de Donald Trump, qui prend la défense d’Elon Musk, Éric Zemmour ravi d’être un invité d’honneur de la prestation de serment du milliardaire prévue le 20 janvier… Le bal des courtisans se poursuit autour du futur locataire de la Maison-Blanche.

L’offensive de charme continue grâce aux nombreux relais des «Républicains à l’étranger», et notamment en France où ils ont investi les plateaux télé des chaînes d’information. Sans surprise, ils ont le même discours que leur idole. Ils parlent comme des commerciaux ou des chefs de département traitant les journalistes ou les téléspectateurs comme s’ils étaient de simples employés.

Cela a donné des scènes assez sidérantes où des territoires comme le Groenland et des pays comme le Canada ou le Panama étaient réduits à des entreprises concurrentes qu’il suffisait d’acheter à travers une OPA hostile. Et que dire du regard interrogatif de ces tristes personnages quand on leur parle des habitants et du concept de souveraineté. L’incompréhension était totale chez eux. C’était comme si les habitants devaient accepter la fusion et le plan social qui allait suivre. Les droits des peuples et des nations? Ils existent seulement si vous avez la «chance» d’être américain, d’après Trump.

On pouvait croire que Trump blaguait, trollait les Canadiens ou le gouvernement du Danemark. Mais non, ses relais en Europe le prennent au pied de la lettre et martèlent à leurs interlocuteurs qu’il suffit d’un chèque pour acheter un pays, ou mieux, de lui braquer une arme sous le nez. Et tant pis pour les citoyens qui ne veulent pas changer de nationalité. L’Amérique de Trump sait être très dure avec les «illégaux».

Nous verrons ce que nous réservent ces quatre années d’administration trumpiste. Nous avons survécu aux quatre précédentes. Mais les actuelles divagations de Donald Trump, si elles continuent, risquent de donner une image terrible du peuple américain pour de nombreuses années, si ce n’est de nombreuses décennies. La nouvelle ère Trump, plus féroce que la précédente, risque d’être comme une tache hideuse et indélébile sur les pages des livres d’histoire.