Accueil | Sport national | [Rout Léiwen] Ils vont passer le test Gyökeres

[Rout Léiwen] Ils vont passer le test Gyökeres


Gyökeres peut faire mal aux Rout Léiwen. Ou pas. (photo AFP)

Les Rout Léiwen affronteront la Suède, le 22 mars, en amical. Contre l’un des attaquants les plus courtisés d’Europe, que va faire cette défense rajeunie ?

Il y en a deux qui vont devoir bien bosser, ces prochaines semaines, et regarder un peu la Primeira Liga portugaise quand ils seront en repos. Dirk Carlson et Seid Korac, qui semblent avoir pris la main en sélection nationale dans l’axe (en attendant de savoir si Enes Mahmutovic reprend un rôle de titulaire au NAC et rebat les cartes) ont, depuis cette semaine, une perspective inquiétante à envisager : museler l’un des attaquants les plus prolifiques du continent, à l’occasion de ce qui sera le premier des quatre matches amicaux du début d’année des Rout Léiwen.

Il y a une ambiguïté qui escorte la défense de Luc Holtz depuis quelques mois. Elle ne prend plus beaucoup de buts (sept en six matches de Nations League, dans un groupe très homogène, cela reste acceptable, d’autant qu’entretemps est survenu le clash Chanot-Holtz qui a pu la fragiliser), mais termine toujours aussi peu de rencontres sans encaisser (trois sur les vingt derniers matches, dont deux contre… le Liechtenstein).

Voir revenir la Suède dans le rétroviseur, qui reste l’un des cauchemars les plus violents des dix dernières années après le 8-0 à Stockholm, le 7 octobre 2017, est déjà en soi de nature à faire que cette équipe ait les genoux qui se touchent. Mais puisque son attaque est animée par le Sportinguista Viktor Gyökeres, pour lequel toute l’Europe va se déchirer l’été prochain, c’est potentiellement pire.

Toute l’Europe le veut, mais est-ce raisonnable?

Car le danger que peut porter un footballeur se mesure aussi à la qualité des clubs qui lui font les yeux doux. Or ils sont nombreux sur le coup. Manchester United bien sûr, qui rêve de l’attirer, puisque Ruben Amorim, son coach, est aussi celui qui a donné au Suédois les clefs au Sporting Portugal. Mais aussi le Bayern, Chelsea, le FC Barcelone… Même le Real Madrid et Manchester City y réfléchiraient.

Gyökeres vient cependant de dire qu’il compte rester au Portugal cet hiver, alors que certains voulaient déjà casser la tirelire pour l’attirer. Cela voulait dire allonger quelque 70 millions d’euros au bas mot. C’est ce tiroir-caisse sur deux pattes que les toujours surmotivés Korac et Carlson vont devoir se coltiner.

Rien ne dit qu’ils n’en soient pas capables. Oui, Gyökeres pèse 66 buts en 66 matches en 2024. Oui il vient de planter un quadruplé à l’Azerbaïdjan en Nations League. Oui, il en est à 12 buts en 14 sélections sur les deux dernières saisons, ainsi que 10 en 15 matches européens. Oui, il sort d’un but décisif contre Porto (1-0) en championnat et d’un triplé contre Guimaraes (4-4), autant que d’un autre contre un Manchester City en crise en Ligue des champions (4-1).

Mais n’est pas Zlatan Ibrahimovic qui veut. Et ce joueur sorti de nulle part fait de la statistique dans un championnat au niveau très fluctuant et a commencé à en faire au… deuxième échelon anglais, à Coventry. Pour l’heure, il existe parfois contre les monstres européens, mais aussi le plus souvent contre des petites cylindrées, contre lesquelles son application devant le but (il ne respire pas l’aisance balle au pied), sa capacité au démarquage et à couper les trajectoires des centres font merveille.

C’est ce calibre qu’a aujourd’hui le Luxembourg. Celui d’une équipe un peu à la peine qui peut se faire punir par un garçon en état de grâce. En 2017, Marcus Berg sortait, lui, de quatre saisons à 73 buts en 116 matches en D1 grecque et avait collé un quadruplé à Joubert. Fin mars, combien d’occasions de fêter un but en joignant les doigts devant son visage, pour imiter le masque de Bane, le super-méchant de Batman, Gyökeres parviendra-t-il à s’offrir ?