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Le Grand-Duc Henri va abdiquer le 3 octobre prochain


C’est avec une «grande émotion» que le Grand-Duc Henri a prononcé son dernier discours de Noël comme chef de l'État. (Photo : maison du grand-duc)

Au bout de 25 ans de règne, le chef de l’État va passer, en automne 2025, le relais à son fils Guillaume. Le Grand-Duc Henri a officialisé sa décision à l’occasion de son discours de Noël.

Les rumeurs sur une abdication ont commencé à enfler au printemps. Le changement de règne a ensuite été entamé avec la nomination, le 8 octobre dernier, du Grand-Duc héritier comme lieutenant-représentant. En cette veille de Noël, le pays est désormais fixé : le Grand-Duc Henri va passer, le vendredi 3 octobre 2025, le flambeau de chef de l’État à son fils aîné.

Le souverain aura choisi le traditionnel discours de Noël pour faire part de sa décision, à l’image de son père, le Grand-Duc Jean, en 1999. «L’année 2024 touche à sa fin et Noël est le moment idéal pour faire le bilan de l’année écoulée. C’est avec une grande émotion que je m’y apprête, car c’est la dernière fois que je prononcerai le discours de Noël en tant que chef de l’État», a-t-il affirmé d’emblée.

Un quart de siècle mouvementé

Son abdication aura lieu à l’âge de 70 ans et 25 ans après son arrivée sur le trône, le 7 octobre 2000. Le Grand-Duc Henri a d’ailleurs profité du discours, diffusé ce 24 décembre, pour revenir sur son règne. «Ce fut une période au cours de laquelle le Luxembourg a connu de grandes mutations et je suis heureux d’avoir pu, avec la Grande-Duchesse, faire partie ce cheminement avec vous», indique-t-il avec «grande humilité et une profonde gratitude».

Le Grand-Duc Henri et la Grande-Duchesse Maria Teresa. (Photo archives/editpress)

Le quart de siècle passé à la tête du Grand-Duché aurait été marqué «de défis, d’opportunités et d’espoir pour un avenir meilleur, grâce aux nombreux progrès technologiques et économiques, aux évolutions sociétales». Le souverain n’oublie cependant pas les conflits de ces 25 dernières années. «Tous ces moments nous ont obligés à réfléchir, nous remettre en question. Mais, ils nous ont aussi ont renforcé dans notre sentiment d’appartenir à une même nation», met en avant le Grand-Duc.

Une déclaration d’amour

Le fil rouge de son règne aurait été, dès le départ, le vivre-ensemble, la cohésion sociale, le développement durable et la solidarité, à l’intérieur d’une société très diversifiée, avec pour objectif de «laisser à nos enfants un pays plus sain». Dans ce contexte, Henri défend ses prises de positions : «Au Luxembourg, le Grand-Duc est au-dessus des partis et ne s’immisce pas dans le débat politique. Pour autant, rien ne l’empêche de prendre la parole lorsque des intérêts fondamentaux du pays et de ses citoyens sont en jeu».

S’ensuit une déclaration d’amour à «son» pays : «Le Luxembourg est un pays extraordinaire. C’est un carrefour de cultures, de langues, de modes de vie, un lieu de dialogue et d’échange, où des personnes du monde entier cohabitent avec les Luxembourgeois. Cette solidarité est notre force. Je sais bien que cela ne se fait pas nécessairement tout seul. Ce modèle unique en Europe requiert des efforts quotidiens, mais il en vaut la peine».

Hommage à la population

Le Grand-Duc tient aussi à rendre hommage à la population dans son ensemble : «Le Luxembourg, c’est vous tous qui vivez et travaillez ici, qui l’incarnez. Les uns à côté des autres, les uns avec les autres. Vous êtes ce qui rend le Luxembourg si spécial. C’est pourquoi je tiens à vous dire un grand merci d’ici, à vous tous».

Le moment serait désormais venu «de prendre du recul, de se retirer». Le chef de l’État ne se prive cependant pas de dresser des lignes directrices pour l’avenir du Grand-Duché, avec à sa tête le futur Grand-Duc Guillaume et son épouse, la future Grande-Duchesse Stéphanie.

Confiance en la prochaine génération

Le Luxembourg devrait ainsi rester «un pays qui ne reste jamais figé face à l’adversité», qui affronte les défis «avec confiance et courage». Ces qualités doivent permettre d’être, aussi à l’avenir, un pays qui «s’appuie sur la diversité et l’innovation, qui investit dans l’éducation et la recherche, qui assume ses responsabilités en Europe et dans le monde. Un pays au sein duquel les citoyens passent avant tout».

Le Grand-Duc Henri, la Grande-Duchesse Maria Teresa et le Prince Guillaume lors de la cérémonie de lieutenance. (Photo : Julien Garroy)

Cette mission, Henri la confie à la prochaine génération, dans laquelle il place une grande confiance : «Elle assumera la responsabilité d’un monde, espérons-le, plus pacifique et durable».

Guillaume en succession à Henri, Jean et Charlotte

Le 3 octobre 2025, le Grand-Duc héritier Guillaume va prêter, à l’âge de 43 ans, serment comme nouveau chef de l’État, aux côtés de son épouse, la future Grande-Duchesse Stéphanie. «Je sais qu’ils contribueront de toutes leurs forces au bien-être du pays», termine le Grand-Duc Henri, qui avait lui 45 ans au moment de succéder au Grand-Duc Jean.

Le règne de son père a duré près de 36 ans (du 12 novembre 1964 au 7 octobre 2000). La Grande-Duchesse Charlotte était pendant 45 ans à la tête du pays, de 1919 à 1964.

Le Grand-Duc Jean. (Photo : archives/editpress)