Mettre en place une soirée pour 4 000 personnes à LuxExpo en deux jours, telle est la mission des jeunes étudiants organisateurs du Bal de Zurich, qui ne manquent pas de motivation ni de rigueur pour y parvenir.
Tels de petits lutins lundi matin, veille du réveillon de Noël, plus d’une trentaine d’étudiants arpentent au pas de course les allées de LuxExpo The Box. Tandis que certains s’affairent à préparer leur repas en famille, eux préparent leur soirée de l’année : le bal de Zurich. Depuis 1960, ce bal, devenu une institution, réunit le soir du 25 décembre les Luxembourgeois éparpillés aux quatre coins de l’Europe pour leurs études. À deux jours d’un événement qui s’apprête à recevoir 4 000 personnes, l’horloge tourne.
«D’un côté, j’ai hâte que cela se finisse pour pouvoir passer des nuits en étant moins stressé» plaisante, à moitié, Paul. Membre pour la première fois du comité des étudiants luxembourgeois de Zurich (LSZ), organisateur de la soirée, cet étudiant en ingénierie civile avoue avoir été surpris par l’ampleur de l’organisation : «Je savais que c’était du travail mais pas à ce point.»
Ce dernier est, comme beaucoup d’autres, polyvalent. Après s’être chargé des relations externes avec les entreprises sponsors et prestataires, puis des boissons, Paul met en place l’entrée du bal dont il sera le responsable dans la nuit du 25 au 26. «Je serai à l’entrée mais s’il faut prêter main-forte au bar, j’y serai» assure-t-il, le cœur à l’ouvrage. Forcément, «je ne vais pas profiter de la soirée cette année, mais pour la prochaine édition, j’espère être de l’autre côté du comptoir.»
«Je ne suis pas trop stressé»
Le plus à plaindre est néanmoins Till Winzen, président des LSZ. En tant que responsable et superviseur de toutes les équipes de bénévoles, l’étudiant de 21 ans va passer la soirée avec son talkie-walkie, qu’il ne lâche déjà plus. Et pour cause, après un premier jour d’installation samedi dernier, ce deuxième jour est aussi le dernier. «Tout doit être fini ce soir» lance-t-il. À ce moment-là, seul un bar sur trois est monté mais ses frigos sont vides. Tandis que des techniciens installent le système de son et d’éclairage, les vestiaires, les espaces lounge, le coin restauration et la zone photo sont encore à faire.
Rien d’inquiétant pour Till Winzen dont le visage ne trahit aucune inquiétude. «Je ne suis pas trop stressé, car nous avons une très bonne organisation en amont et parce que j’ai l’habitude des événements. J’ai été membre du Parlement des jeunes et j’ai fait du bénévolat» explique-t-il. Sans oublier qu’il s’agit de sa deuxième année en tant que membre du comité des LSZ. Originaire de Walferdange, cet étudiant remplit son rôle sans trembler et dit pouvoir se servir de son cursus d’ingénierie civil afin «de prendre du recul pour coordonner au mieux le comité».
Ce dernier est constitué de 13 membres, pour «une moyenne d’âge de 20 ans», qui sont chacun appelés à prendre en charge une équipe de quelques étudiants préposés à l’entrée, aux vestiaires ou encore au bar. Afin d’éviter tout incident, les étudiants comptent sur le bon sens mais également sur les 18 secouristes de la Croix-Rouge ainsi que sur une cinquantaine d’agents de sécurité.
Réveillon et examens en partie sacrifiés
Pour cette 62e édition du bal et la huitième à LuxExpo, le président des LSZ ne peut cacher son enthousiasme pour la scène qui vient d’être montée : «Je trouve qu’elle est encore plus belle que l’année dernière.» Marquée par la thématique rétro, avec une boule de discothèque géante, la scène va accueillir les shows de DJ Nosi, DJ Giom, WazToo, et le groupe The Noisemakers. L’autre point chaud de la soirée sera forcément devant les trois bars. Afin d’avoir de la marge, le comité a, entre autres, commandé 60 fûts de 50 litres de bière, 2 520 bouteilles de 75 cl et 250 magnums de crémant. «Le plus important c’est le bar, car nous devons gagner de l’argent sinon, derrière, c’est compliqué pour nous» confie Till Winzen.
Pour les organisateurs, la soirée commence véritablement vers 22 h 30, «le pic d’arrivées». Une fois sur place, «les gens restent jusqu’au bout, jusqu’aux derniers bus vers 4 h 30» sourit le président qui va donc veiller tard. La responsabilité de ce dernier, comme pour le reste du comité, implique également de sacrifier une partie de son réveillon. «Il faut que l’on soit tous de retour ici à 14 h mercredi donc je ne serai en famille que du 24 décembre à midi jusqu’au lendemain midi puisque j’ai deux heures de route.»
Till sera, de loin, le dernier à la fête, et il craint une certaine gueule de bois, même sobre. «Après la soirée, je vais me dire : “Mais qu’est-ce que je fais maintenant ? “» s’interroge-t-il déjà. Après avoir passé 8 mois à organiser le bal, lui et ses pairs vont reprendre leur vie classique d’étudiant et des révisions mises sur pause. «J’ai des examens en janvier donc je vais devoir commencer à réviser directement après le bal», ne peut s’empêcher de souffler Till Winzen.