Michel Wolter, l’entraîneur de Marie Schreiber, revient sur le succès de la Luxembourgeoise samedi à Hulst. Et il évoque la suite. Et cette nouvelle manche de la Coupe du monde, jeudi à Gavere (Belgique).
Michel Wolter, l’entraîneur de Marie Schreiber, revient sur le premier succès, samedi, en Coupe du monde, de la championne nationale qui sera de nouveau à pied d’œuvre, jeudi à Gavere (Belgique) pour la 6e manche.
Comment avez-vous vécu le succès de Marie Schreiber samedi à Hulst ?
Michel Wolter : Forcément, j’étais très heureux. Marie a réalisé une course parfaite, elle n’a pas commis de faute tout en gérant bien son effort. Elle a su mettre ses rivales en difficulté. Ses adversaires n’ont pas su répondre.
Vous avez compris rapidement qu’elle irait jusqu’au bout ?
Lorsque après deux tours, j’ai vu que ses rivales avaient du mal à réagir, qu’elles ne se rapprochaient pas vraiment, je me suis dit qu’il y avait un coup à jouer. Il restait une énigme avec Lucinda Brand qui termine généralement très fort ses courses. Le circuit de Hulst était rapide. Elle n’arrivait pas à se détacher de Puck Pieterse. Et puis on la voyait commettre de petites fautes, et avoir du mal dans les petites bosses du parcours. Elle était un peu à la peine. J’espérais donc qu’elle aille au bout. Quand elle avait trente secondes d’avance, j’y ai cru. Elle n’a pas faibli, elle a réussi.
Ce genre de scénario faisait-il partie de ce que vous envisagiez avec Marie dans vos discussions ?
Oui, on savait que dans une très bonne journée, et une moins bonne journée des autres, elle pouvait le faire. On ne l’envisageait pas vraiment, mais on l’espérait. Surtout après sa troisième place à Anvers pour la première manche de cette Coupe du monde. On se disait que ce n’était pas très loin. Mais de là à ce que cela lui réussisse si vite, sans doute pas. Il n’y a pas beaucoup de filles différentes qui gagnent des manches.
Une victoire avec ce scénario, une course menée en tête de bout en bout, ça marque les esprits, non ?
C’est certain. C’est peut-être aussi plus facile dans certains cas et pour elle-même. Marie a sa tactique de toujours : partir vite. Cela lui permet de rester en dehors de tout problème avec ses adversaires pour un tour au moins. Là, cela l’a bien aidée. Car ses rivales se sont un peu emmêlées les unes les autres. Elles se sont gênées. Marie a pu en profiter.
Il lui faut désormais faire de bonnes expériences sur tous les circuits. La suite viendra…
Qu’est ce que ce succès peut changer ?
Beaucoup ou peu. J’espère que cela ne changera rien. Les données seront encore les mêmes. Mais elle sait qu’elle peut s’imposer. Cela va lui donner de la confiance. Du calme. Avec ce succès en Coupe du monde, elle a déjà réussi sa saison. Tout ce qui viendra sera un bonus. Cela peut contribuer à faire redescendre la pression, même si les médias, les réseaux sociaux seront plus présents. Il faudra faire avec. L’intérêt des médias est grandissant, on a pu le constater dès dimanche à Zonhoven. En Belgique, le pays du cyclo-cross, ils sont toujours satisfaits de voir une non-néerlandaise qui gagne. Son statut va donc un peu changer.
Vous l’avez trouvée comment après ce succès ?
Elle était décontractée. Elle était focément très contente. C’était un bon moment.
Les prochaines manches vont s’enchaîner avec Gavere jeudi et Besançon, dimanche…
Elle n’a pas eu de très bons souvenirs à Gavere. Elle en a eu de meilleurs à Besançon, le parcours lui convient un peu mieux. Mais je suis d’avis qu’elle peut bien courir sur tous les types de circuit. Et je suis d’avis que si, comme samedi, tu débutes une course en pensant que c’est ton parcours fétiche, alors cela entraîne un autre état d’esprit. Idem, si tu penses que ce n’est pas un parcours pour toi. Il nous faudra travailler ça à l’avenir. Il lui faut désormais faire de bonnes expériences sur tous les circuits. La suite viendra… Là, Marie a une bonne forme. De là à jouer la gagne, on verra. Mais elle peut viser un top 5.
Vu ses progrès dans la hiérarchie mondiale, le choix de s’aligner en espoirs et non en élites, lors des prochains championnats du monde, début février à Liévin, tiendra-t-il toujours ?
On n’en a pas encore parlé. Ce sera à elle de choisir entre la possibilité de viser un titre en espoirs ou un podium en élites. Cela dépendra sans doute de sa forme du moment et de son appréciation du circuit. Je pense que ce n’est pas encore un sujet de réflexion, elle n’y a pas encore réfléchi, je pense. Cela doit d’ailleurs venir du coureur et non de l’entourage.