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Véhicules 100 % électriques : l’adhésion à petite vitesse en Lorraine-Nord


En Lorraine-Nord, le plus grand nombre de véhicules électriques se trouve dans le secteur de Cattenom. (Photo : armand flohr)

En 2024, la Lorraine-Nord comptabilise près de 276 000 véhicules particuliers en circulation, dont 5 232 sont 100 % électriques. Cela représente un ratio de 1,9 % par rapport à l’ensemble du parc automobile. Insuffisant, et même en dessous du ratio national de 2,2 %!

Au 1er janvier 2024, la France comptait plus de 39 millions de véhicules particuliers (professionnels et particuliers confondus) en circulation, dont près de 870 000 véhicules 100 % électriques, soit 2,2 % du parc total (source : Service des données et études statistiques). À l’échelle européenne, le parc de véhicules électriques représente près de 4,5 millions de véhicules.

Si la France est le deuxième pays à avoir le plus de véhicules électriques en circulation derrière l’Allemagne, elle reste très loin derrière lorsqu’on prend en compte le ratio de véhicules électriques sur le parc total.

Qu’en est-il en Lorraine-Nord? La réponse est apportée dans la dernière étude de l’Agence d’urbanisme et de développement durable Lorraine-Nord. L’Agape, installée à Longlaville, vient en effet de publier l’état des lieux de l’électromobilité dans le Nord lorrain et met l’accent sur le parc de véhicules 100 % électriques en circulation. Un parc trop faible par rapport à la moyenne nationale et qui affiche de sérieuses variations selon les territoires.

En 2024, la Lorraine-Nord dénombre près de 276 000 véhicules particuliers en circulation, dont 5 232 sont 100 % électriques. Cela représente un ratio de 1,9 % par rapport à l’ensemble du parc automobile. C’est moins que le ratio national (2,2 %) et l’adoption des véhicules électriques (VE) reste faible, bien que certains territoires affichent des pourcentages élevés.

Un bon ratio à la frontière luxembourgeoise

La communauté de communes de Cattenom et environs (CCCE, 3,3 %) et la communauté d’agglomération Portes de France-Thionville (CAPFT, 2,7 %) ont les ratios les plus élevés. Cela peut s’expliquer soit par un plus grand parc pour la CAPFT (1 304) lié au nombre d’habitants et au nombre élevé de bornes électriques, soit par la présence d’un fort taux de frontaliers et donc un fort revenu par ménage, pour la CCCE.

On peut également noter que la centrale nucléaire de Cattenom met à la disposition des habitants plus de 200 bornes électriques et renforce donc l’accessibilité de la mobilité électrique dans le territoire. A contrario, les communautés de communes Terre Lorraine du Longuyonnais et Damvillers-Spincourt ont les ratios les plus faibles. Ces faibles taux pourraient être dus à un accès limité aux infrastructures de recharge ou un pouvoir d’achat plus faible qui ne permet pas d’acheter un véhicule électrique.

Le taux de possession moyen de 1,9 % en Lorraine-Nord montre qu’il reste encore du chemin à faire pour augmenter l’usage des véhicules électriques dans les déplacements. Aujourd’hui, le marché de la vente de véhicules 100 % électriques continue sa progression, mais de plus en plus lentement.

Par ailleurs, on peut supposer que les véhicules mis à la disposition de leurs salariés par les employeurs luxembourgeois seront entièrement électriques, car le Luxembourg vise un parc électrifié à 49 % d’ici 2030 (15 % pour la France). Ce qui va renforcer les enjeux d’électrification du territoire nord lorrain.

«Je ne sens pas la différence avec la voiture thermique»

Au volant de son SUV complètement électrique de fabrication américaine, Mario Jekky se déplace tous les jours vers son lieu de travail à Dudelange. Lors de ce trajet, de 120 km aller-retour, «je ne sens pas la différence avec la voiture thermique», témoigne ce responsable de bureau d’études dans une entreprise spécialisée dans la menuiserie extérieure. Il ajoute : «Ma voiture électrique permet de faire maximum deux allers-retours en une seule recharge.» Bien évidemment, il a une borne à côté du lieu de travail et du domicile : «Je recharge la voiture dans la journée pour faire le plein», ajoute-t-il.

Depuis qu’il a acquis sa voiture de fonction, Mario a adapté sa conduite : «Sur l’autoroute, plus je roule vite et plus la voiture consomme de la batterie, c’est une des seules différences avec la voiture thermique. Et cela vaut aussi quand je mets en route la climatisation par exemple.» Usure oblige, l’autonomie totale diminue au fur et à mesure.

Si l’autonomie affichée d’origine était de 400 km, elle est de 370 aujourd’hui. Et encore, c’est surtout l’autonomie réelle qui compte, qui n’est environ que de 250 km. «C’est vraiment la manière de conduite qui compte», témoigne Mario Jekky. Côté économies, la recharge coûte deux fois moins cher qu’un plein de carburant, voire plus. Pour le trentenaire, l’avantage d’avoir une voiture de fonction est que la recharge est réglée par l’entreprise!

Y. Z.