Une énième explosion est survenue dans la nuit de lundi à mardi à la ZUP de Mont-Saint-Martin. Une bombe artisanale a été placée dans une voiture, arrachant le toit de l’habitacle et projetant des débris de verre alentour.
Encore une explosion dans la nuit de lundi à mardi au quartier du Val à Mont-Saint-Martin. Vers 2h, rue Jean-Moulin, les riverains ont été réveillés par une déflagration et ont aussitôt alerté les forces de l’ordre. Sur les lieux, les policiers ont découvert une voiture totalement détruite. Sous l’effet du souffle, le toit s’est désolidarisé de l’habitacle et des éclats de verre ont été projetés tout autour de la scène. Un énième acte de violence que la population, les élus et les autorités condamnent avec fermeté.
Le maire de Mont-Saint-Martin, Serge de Carli, assure qu’il ne cédera pas à « l’intimidation », se demandant si ces actes sont le fait d’une guerre de territoire de dealers ou des attaques vis-à-vis de la municipalité. Cette dernière hypothèse est balayée d’un revers de main, selon une source proche de l’enquête. L’élu rappelle : « sa confiance en les forces de l’ordre » et réclame des moyens supplémentaires de police pour sécuriser sa ville « située au carrefour des frontières. ». Et plus particulièrement la ZUP : « Ce n’est pas le chaos à Mont-Saint-Martin. C’est juste une poignée d’individus toxiques aux actes lâches et sans message, qui profitent de la nuit pour s’attaquer aux biens des personnes modestes dans un quartier défavorisé ».
Une brigade anti-criminalité
Du côté des syndicats de police et plus particulièrement d’Alliance police nationale 54, Cyril Baudesson, conseiller technique zonal pour la région Grand Est, milite toujours pour un renfort de moyens pour le commissariat de Longwy/Villerupt. «Nous sommes actuellement 95, alors qu’il nous faudrait vingt personnes de plus pour garantir la sécurité de nos concitoyens». Vingt fonctionnaires pour permettre la création d’une unité de sécurité de proximité et d’une brigade anticriminalité qui font défaut dans le secteur. «Nous l’avons vu le week-end dernier avec les renforts que nous avons obtenus du district et du département. Lorsque la police montre les muscles, aucun incident n’est à déplorer».
Une place à prendre pour les trafiquants
Pour le syndicaliste, cette vague d’explosions est liée au trafic de stupéfiants et à une guerre de territoire à laquelle se livreraient des bandes rivales. « Les dernières interpellations ont mis à mal le trafic et laissé de la place à de nouvelles organisations aux méthodes plus agressives. On le voit par l’utilisation d’explosifs très prisés par la criminalité organisée », estime Cyril Baudesson. « Et puis, nous avons de plus en plus affaire à des réseaux extérieurs qui souhaitent conquérir de nouveaux marchés. À l’image de celui de Planoise de Besançon qui s’est installé l’été dernier en Meurthe-et-Moselle. Grâce à sa proximité avec les frontières luxembourgeoises et belges, la cité de Mont-Saint-Martin se trouve à un point stratégique pour le transport et l’importation de produits stupéfiants ».
À l’hôtel de police de Mont-Saint-Martin, le commissaire Sébastien Emé assure que des renforts vont être déployés durant cette période particulière avec seul objectif de mettre un terme à ces agissements. Par ailleurs, une enquête est toujours en cours pour tenter d’identifier les auteurs de ces explosions.