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La Lorraine nord va encore grandir


Le Luxembourg est évidemment lié à ce dynamisme démographique. 

Comparée à d’autres bassins de vie du Grand Est, la population du nord lorrain est partie pour croître à un rythme insolent jusqu’en 2050.

Les vents contraires qui ébranlent l’industrie, l’endettement du pays, l’instabilité politique, la saturation des réseaux de transport… Rien n’y fera : la Lorraine nord devrait continuer à gagner des habitants d’ici à 2050 et même au-delà, mais dans une proportion moindre.

Ce constat, c’est l’Agape, l’Agence d’urbanisme et de développement durable de Lorraine nord, qui l’a dressé en croisant ses modèles de projection avec les chiffres de l’Insee L’Agape a posé sa loupe sur les six intercommunalités (Portes de France – Thionville, Val de Fensch, Arc mosellan, Cattenom et environs, Pays-Haut Val d’Alzette, Bouzonvillois Trois Frontières) qui composent cette Lorraine nord plus vivante que jamais. Depuis le début des années 2000, elle est dans une phase positive.

Là où seuls les chiffres de l’Institut national de la statistique et des études économiques indiquent une démographie en recul, les données de l’Agape, corrélées à celles des derniers recensements, révèlent «une croissance tonique» de l’ordre de 0,55 % par an, entre 2021-2044. Cela revient à gagner 38 440 habitants sur la période. Ces bons chiffres accréditent la thèse d’une très forte attractivité du Luxembourg, qui dope la démographie et par ricochet le niveau de vie du territoire.

Création de 26 089 nouveaux logements

Le revers, c’est la planification en termes de développement : logement, mobilité, environnement, etc. C’est là qu’intervient le Schéma de cohérence territoriale de l’agglomération thionvilloise ; le fameux Scotat que la justice a annulé en décembre 2023 (confirmé en appel au printemps dernier) au motif de prévisions démographiques et urbanistiques surévaluées.

Aujourd’hui, la prospective optimiste livrée par l’Agape abonde la nouvelle mouture du Scotat en cours d’élaboration. Dans un scénario de croissance à +0,55 % de la population, le Scotat envisage la création de 26 089 nouveaux logements (dont 14 740 dans le tissu urbain), sur la période 2025-2044, soit 1 304 par an.

C’est énorme, mais c’est toujours moins que dans l’ancienne version qui prévoyait une production annuelle de 1 916 logements (soit – 9,2 %). Pour atteindre cet objectif, la consommation de 700 hectares de terrains serait nécessaire ; soit 44 hectares de moins que dans le précédent Scotat.

Cette analyse corrigée a été présentée aux élus locaux il y a peu et a recueilli un avis consensuel. Franck Leroy, président de la Région Grand Est, a aussi jeté un œil favorable dessus. Plus récemment, une réunion publique a été organisée à Thionville sur le sujet.

Roger Schreiber, président du syndicat, s’est gardé de commenter la distorsion entre les chiffres inscrits dans le schéma annulé par la justice et la future mouture. En revanche, il a insisté sur «le fait frontalier» et sa volonté de livrer un nouveau Scotat avant les élections municipales. Reste à trouver la meilleure stratégie, «le meilleur point d’équilibre».

C. F.

 

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