La Bundesbank a annoncé une très légère croissance en 2025, douchant les espoirs de reprise dans le pays. La crise va se prolonger chez nos voisins.
La Banque fédérale d’Allemagne a fortement abaissé vendredi ses prévisions de croissance pour les années 2025 et 2026, douchant les espoirs d’un rebond rapide de la première économie européenne enlisée dans une crise structurelle. L’institution prévoit une hausse de 0,2% du produit intérieur brut l’an prochain, contre 1,1% dans ses dernières estimations en juin. Pour 2026, elle table sur une croissance de 0,8%, contre 1,4% précédemment.
Ces prévisions, également révisées à la baisse cette semaine par plusieurs instituts économiques nationaux, s’éloignent encore de celles du ministère de l’Économie, qui attend une croissance de 1,1% en 2025 et de 1,6% en 2026. Pour 2024 en revanche, l’affaire est entendue : le PIB devrait reculer de 0,2 % d’après le gouvernement et la Bundesbank, soit une deuxième année de récession consécutive.
«L’économie allemande lutte non seulement contre des vents contraires conjoncturels persistants, mais aussi contre des problèmes structurels», déclare le président de la Bundesbank, Joachim Nagel, dans un communiqué. L’industrie allemande, jadis fer de lance de l’économie, souffre de la faiblesse des exportations et de prix d’énergie plus élevés que chez ses voisins, conséquence notamment de la guerre russe en Ukraine.
Les investissements reculent dans un contexte politique incertain avant des élections législatives anticipées prévues en février, après l’éclatement de la coalition du chancelier social-démocrate Olaf Scholz. Le marché du travail, traditionnellement robuste, montre par ailleurs des signes de ralentissement, ce qui affecte la consommation privée qui, contrairement aux anticipations d’il y a quelques mois, ne jouera pas un rôle moteur dans la reprise économique espérée.