«Saint Nicolas est arrivé avec quelques jours de retard à la Chambre». La députée Sam Tanson (déi gréng) a commencé avec ce constat son intervention sur le paquet d’allègement fiscal, adopté mercredi. Les partis de l’opposition, hormis déi Lénk (abstention), ont finalement approuvé les mesures proposées par le gouvernement pour offrir aux salariés un salaire net plus important. Les critiques n’ont toutefois pas manqué, en premier lieu en ce qui concerne un traitement jugé trop favorable aux entreprises et à leurs dirigeants, qui voient aussi leur charge fiscale baisser à partir du 1er janvier.
Dans sa globalité, le «cadeau» offert par saint Gilles (Roth), sous les auspices de saint Luc (Frieden), est à saluer. Les exemples de calculs du ministère des Finances, qui varient selon la composition du ménage et le niveau des revenus, font apparaitre des gains entre 500 et 1 500 euros par an. Mieux encore : un ménage monoparental, avec un revenu brut de 52 400 euros, ne va plus payer d’impôt en 2025.
Très positive est aussi l’exonération fiscale du salaire social minimum pour les salariés non qualifiés. À la base, leur revenu mensuel brut va augmenter de 2 570 euros à 2 638 euros bruts. Cumulé à l’adaptation du barème d’imposition à l’inflation, les personnes concernées vont toucher 77 euros nets de plus par mois. Il s’agit de 924 euros de plus par an par rapport à cette année 2024. Le gain brut des salariés touchant le salaire minimum pour travailleurs qualifiés sera de 960 euros, sans prendre en compte les autres allègements fiscaux. Leur salaire mensuel de base passe de 3 085 euros à 3 165 euros bruts.
Dans les faits, ces hausses sont à relativiser. Le budget de référence pour mener une vie décente se situe, selon les calculs du Statec, à 2 496 euros nets. Les personnes touchant les plus bas salaires auront toujours autant de mal à atteindre ce niveau. Sans oublier que le risque de tomber dans la pauvreté concerne toujours 15 % de la population, soit le taux le plus élevé parmi les pays de l’UE. De nouvelles adaptations à la hausse du salaire minimum, comme le réclame d’ailleurs une directive européenne, s’avèrent donc incontournables. Pour l’instant, le gouvernement préfère néanmoins se limiter au strict minimum.