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Les impôts vont baisser en 2025


«Nous avons besoin de plus de pouvoir d’achat et devons offrir une marge de manœuvre supplémentaire aux entreprises», a souligné le ministre Gilles Roth devant la Chambre. (photo archives LQ/Fabrizio Pizzolante)

À partir du 1er janvier, les ménages, employés et entreprises vont bénéficier d’un allègement fiscal de taille. Le paquet ficelé par le ministre Gilles Roth a obtenu un large soutien à la Chambre.

Une famille avec 2 enfants (classe d’impôt 2) dont le salaire brut annuel s’élève à 75 000 euros paiera, en 2025, près de 450 euros d’impôts en moins par rapport à 2024. La même famille avec un salaire brut annuel de 125 000 euros va voir sa charge fiscale baisser de 1 460 euros. Un célibataire avec un salaire brut annuel de 50 000 euros économisera quelque 500 euros.

Un ménage monoparental disposant d’un salaire brut annuel allant jusqu’à 52 400 euros et bénéficiaire de l’intégralité du crédit d’impôt monoparental revu à la hausse, ne payera plus d’impôt en 2025. Le même ménage avec un salaire brut annuel de 50 000 euros sera créancier de l’État (impôt négatif de 614 euros) en 2025, au lieu des 2 179 euros d’impôts encore déboursés cette année.

Mercredi, la Chambre a accordé son feu vert au paquet fiscal qui permettra cette baisse de l’imposition dès 2025. En fin de compte, 58 élus ont voté oui, contre 2 abstentions. «Je me réjouis du large soutien de la Chambre. En ces temps difficiles, nous avons besoin de plus de pouvoir d’achat et devons offrir une marge de manœuvre supplémentaire aux entreprises», a affirmé le ministre des Finances, Gilles Roth, en clôture des débats.

«2025 sera une bonne année pour les portemonnaies des gens et pour les caisses des entreprises», avait souligné plus tôt Diane Adehm (CSV), la rapporteure du projet de loi. Elle vante un «paquet équilibré». Dans son rapport est résumé la finalité des 16 mesures : réduire la charge fiscale des citoyens, et plus particulièrement des ménages exposés au risque de pauvreté, tout comme créer un environnement économique favorable pour renforcer la compétitivité, attirer des talents et renforcer la Place financière.

«Ces mesures sont incontournables. Notre promesse électorale de soulager fiscalement les gens et les entreprises devient réalité», s’est félicité Patrick Goldschmidt.

«On ne peut pas parler d’un paquet équilibré»

Parmi les partis de l’opposition, l’ADR de Fred Keup s’est montré le plus enthousiaste : «Notre parti s’engage beaucoup pour le portemonnaie des gens et une économie forte». Les autres formations se sont montrées un brin plus nuancées, même si elles ont, à l’exception de déi Lénk, fini par valider le paquet dans son intégralité.

«Nous devons reconnaître les allègements qui vont arriver. Mais, on ne peut pas parler d’un paquet équilibré. Il n’est pas assez ciblé et socialement équitable», critique Taina Bofferding, la cheffe de file du LSAP à la Chambre. «Vous promettez plus de net du revenu brut. En réalité, la réduction du plafond sur l’électricité et la hausse des frais de réseau vont neutraliser l’effet des allègements fiscaux à venir. Il s’agit d’un emballage trompeur», fait remarquer Sam Tanson (déi gréng).

Déi Lénk a rejoint les socialistes et les verts dans leur critique de la baisse de l’imposition des entreprises. Le parti a plus largement fustigé les «cadeaux fiscaux» pour le camp patronal, y compris les allègements fiscaux pour les hauts dirigeants. «Un directeur de banque qui touche un revenu brut annuel de 400 000 euros va pouvoir économiser jusqu’à 117 000 euros, tandis qu’une personne qui touche le salaire social minimum ne gagnera que 11 euros par mois», calcule le député David Wagner.

Marc Goergen (Parti pirate) n’a pas manqué de souligner que bon nombre des mesures du paquet fiscal ont fait l’objet de motions et d’autres initiatives parlementaires entre 2018 et 2023. «Le paquet va dans la bonne direction», estime-t-il. Le député voit toutefois un bémol : «L’adaptation du barème à l’inflation ne peut pas être considérée comme véritable allègement fiscal. Il s’agit plutôt d’une neutralisation de hausses d’impôts cachée.»

Le coût de ces allègements fiscaux est estimé à 535 millions d’euros.

Les principales mesures en bref

MÉNAGES

– Adaptation supplémentaire du barème fiscal à l’inflation (2,5 tranches indiciaires)

– Allègements fiscaux pour les personnes appartenant à la classe d’impôt 1A, dont une augmentation du crédit d’impôt monoparental (de 2 505 à 3 504 euros)

EMPLOYÉS

– Exonération fiscale du salaire social minimum non qualifié

– Renforcement du régime de la prime participative

– Modernisation du régime fiscal des impatriés

– Incitation fiscale pour jeunes salariés (moins de 30 ans)

ENTREPRISES

– Baisse du taux d’imposition de 17 à 16 %

– Modification de la règle de limitation de la déductibilité des surcoûts d’emprunt

– Exonération de la taxe d’abonnement pour certains placements collectifs