Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Ce père de famille qui n’avait jamais touché à l’animation vient de lancer sa chaîne de dessins animés sur Youtube. Une prouesse rendue possible grâce aux intelligences artificielles.
Il y a encore deux mois, Julien n’avait jamais réalisé de dessins animés. Lancée le 4 décembre, sa chaîne Youtube dédiée à l’animation pour enfant cumule plus de 14 000 vues après seulement huit jours d’existence. Le secret derrière ce succès et cette formation très accélérée tient en deux mots : intelligence artificielle.
Kinidous, le nom de la chaîne créée par Julien, est composée uniquement d’histoires, de chansons et de vidéos 100 % générées par IA. «Je ne m’attendais pas du tout à de tels retours alors que je suis encore en phase d’apprentissage», avoue cet habitant de Dudelange.
L’idée de ce concept est née de la frustration de ce père de famille à trouver du contenu «intelligent et original» pour ses enfants. «Toutes ces nouvelles technologies émergentes m’ont donné l’envie d’essayer. En testant, nous avons rapidement remarqué qu’il était possible de générer des vidéos en donnant de simples instructions au logiciel», indique ce graphiste indépendant.
Après avoir vu la réaction de ces enfants à la suite de ces premières créations, Julien épaulé par sa compagne, décide de se lancer sur Youtube. Aujourd’hui, les internautes de tous âges peuvent y visionner, entre autres, le conte des trois petits cochons, des dessins animés sur Noël ou encore une comptine pour connaître les animaux de la ferme. Au total, sept vidéos allant de dix à moins de deux minutes sont déjà disponibles sur la plateforme.
Une semaine pour un épisode
«Il faut environ 40 à 50 heures pour créer cinq minutes de vidéo, soit environ une semaine par épisode», explique le père de famille. «Après avoir eu l’idée, nous devons écrire le script de l’histoire ou les paroles de la chanson, puis nous générons les images». Il s’agit de la partie la plus longue du processus, Julien devant souvent les retravailler via le logiciel Photoshop. Si ces animations sont parfois légèrement répétitives ou présentent quelques erreurs au niveau des mouvements de bouche des personnages, le résultat est tout simplement bluffant pour un novice en la matière.
Grâce à son métier d’indépendant, l’homme de 46 ans parvient à s’organiser pour travailler à mi-temps sur ce nouveau projet. Créer des dessins animés lui a fait découvrir et prendre en main de nombreux nouveaux logiciels générateurs de contenus. Des logiciels qui lui permettent de réaliser le travail de nombreux corps de métier mais aussi, un univers vaste, avec des limites inattendues.
Dès que l’on cherche quelque de très précis, cela devient complexe
«Les difficultés que je rencontre se présentent souvent sur les logiciels de génération d’images. Par exemple, je travaille en ce moment sur une chanson qui doit permettre aux enfants d’apprendre les noms des dinosaures. Malheureusement, l’IA ne connait que très peu de dinosaures et j’ai beaucoup de difficulté à trouver les bonnes images», décrit Julien. «En général, dès que l’on cherche quelque chose de surréaliste ou de très précis, cela devient complexe.»
Une aventure familiale
Ce Français expatrié à Dudelange a embarqué toute sa famille dans ce projet. Au sein du foyer, tout le monde s’implique et participe à l’élaboration des vidéos. Du choix des thématiques au choix des images en passant par l’enregistrement de certaines voix, chacun met la main à la pâte dans cette véritable «aventure familiale».
Face au succès de ces premières vidéos, Julien et sa petite équipe d’apprentis animateurs comptent bien poursuivre l’expérience. Si la production va prospérer, les vidéos pourraient être traduites en plusieurs langues. «Aujourd’hui, le contenu est en français mais si la chaîne rencontre plus de succès, nous imaginons décliner la chaîne en luxembourgeois, allemand et en anglais, afin de refléter la diversité culturelle du Luxembourg et d’être accessible au plus grand nombre». Des actions que l’intelligence artificielle pourra accomplir seulement en quelques clics.
