Le gouvernement luxembourgeois s’active pour réduire l’impact économique de l’interruption de la navigation sur la Moselle. L’industrie et la logistique sont notamment concernées.
Pas moins de quatre députés – Carole Hartmann (DP), Octavie Modert (CSV), Marc Baum (déi Lénk) et Jeff Engelen (ADR) – ont interpellé mardi, en séance plénière, le gouvernement au sujet de l’accident survenu dimanche sur la Moselle, du côté allemand. Il provoque une interruption de plusieurs mois de la navigation fluviale, avec le risque d’importantes répercussions sur l’économie luxembourgeoise et sur les réserves de pétrole.
Un bateau a percuté la porte de l’écluse de Müden (Rhénanie-Palatinat) alors que celle-ci n’était pas encore complètement ouverte. La réparation risque de durer au moins jusqu’à fin mars 2025, rendant impossible le transport de marchandises via la Moselle, aussi bien en direction du Rhin que vers le Luxembourg, la Sarre et la France.
Qu’adviendra-t-il des 70 bateaux bloqués ? Quelles alternatives existent pour décharger la cargaison et l’acheminer à bon port ? Quel est l’impact sur le port de Mertert, mais aussi sur les secteurs de la logistique et de l’industrie luxembourgeois ? Cela peut-il provoquer des surcoûts ? Et est-ce qu’il existe une menace sur les réserves pétrolières du Grand-Duché ?
Un bouchon sur la Moselle
La ministre de la Mobilité, Yuriko Backes, et le ministre de l’Économie, Lex Delles, ont apporté quelques réponses à cette ribambelle de questions. «La situation nous préoccupe tous. Elle est malheureuse et regrettable. Nous avons pris contact avec tous les acteurs concernés et cherchons des solutions. L’objectif est de réduire le plus possible l’impact de cette interruption du trafic fluvial», informe Yuriko Backes.
Une écluse provisoire
Le port de Mertert a l’avantage d’être trimodal. Autrement dit, il accueille, au-delà des péniches, aussi des trains et des camions. Un impact négatif sera toutefois inévitable, déplore Lex Delles. Les principales marchandises arrivant au Luxembourg sont de la ferraille, destinée à la sidérurgie, des matériaux de construction, du pétrole et dans une moindre mesure des céréales.
«Les trains et les camions pourront en partie remplacer le transport fluvial. Cela aura un impact sur le trafic routier vers le Luxembourg», avance le ministre de l’Économie. Selon Yuriko Backes, il n’est pas possible de dévier le trafic fluvial via la Meuse.
Les inquiétudes concernant les réserves de pétrole sont moins importantes. «Seulement 20 % des livraisons arrivent via la Moselle. Nos réservoirs sont bien remplis. Il n’y aura donc pas d’impact dramatique sur notre réserve stratégique», ajoute Lex Delles.
Une écluse provisoire doit désormais permettre d’évacuer les 70 bateaux bloqués. «Cela prendra beaucoup de temps. Il faudra compter un mois pour mener à bien cette mission», avance encore le ministre libéral. Le gouvernement luxembourgeois a proposé un soutien logistique aux autorités allemandes.
La ministre de la Mobilité précise encore que cinq bateaux sont actuellement immobilisés entre Schengen et Wasserbillig.