L’Adem et FEDIL Employment Services (FES) veulent favoriser l’intégration des demandeurs d’emploi via l’intérim.
Fait rare par rapport aux chiffres habituels, le nombre de demandeurs d’emploi ayant travaillé en intérim marque une tendance à la baisse en cette fin d’année 2024. Un contexte parfait pour la signature, ce mardi 10 décembre, d’une nouvelle convention entre l’Agence pour le développement de l’emploi (ADEM) et FEDIL Employment Services (FES).
Autour de la table, Isabelle Schlesser, la directrice de l’Adem et Marc Lebrun se sont félicités, en présence de Georges Mischo, le ministre du Travail, de cette nouvelle étape qui vient s’ajouter à une longue tradition de partenariat entre l’Adem et le secteur du travail intérimaire. Une tradition initiée en 1997.
Cette nouvelle convention vise à réduire le chômage tout en accompagnant les entreprises dans leurs recherches de candidats. Elle s’étendra sur une durée de trois ans avec la possibilité d’être renouvelée à l’issue de cette période. Elle sera évaluée tous les semestres afin d’observer les progrès accomplis ou les modifications à apporter.
L’intérim, un tremplin vers la stabilité
D’après les résultats d’une enquête menée par Ilres sur le secteur de l’intérim, on recensait 10 810 intérimaires au Luxembourg en juin 2024. Un chiffre en augmentation en comparaison aux deux années précédentes. Parmi les intérimaires, 74% ont une opinion positive de l’intérim et défendent cet avis.
Pour eux, l’intérim a plusieurs vertus. Tout d’abord, il permet d’acquérir une expérience professionnelle. Ensuite, l’intérim est utile pour apprendre différents métiers et enfin, il est vu par les intérimaires comme un outil de formation. En cela, il est aussi un tremplin vers des emplois plus stables.
«Depuis juin, sur une population de 10 000 intérimaires, 1 000 personnes ont pu décrocher un contrat en CDI à la suite de leur intérim», ajoute Marc Lebrun, président du Conseil d’administration de FES.
Isabelle Schlesser, directrice de l’Adem, tient à rappeler que «les personnes en intérim gagnent un salaire égal à celui d’un salarié permanent». Aussi, elle tient à souligner que «les droits au chômage sont calculés sur le salaire gagné avant l’intérim, on ne perd rien».
En plus de promouvoir le travail intérimaire, l’Adem et FES assurent s’engager à travers cette convention à faciliter le recrutement des demandeurs d’emploi et à améliorer l’employabilité des candidats en proposant aux demandeurs d’emploi inscrits à l’Adem des formations ciblées et adaptées aux besoins des employeurs.
Les jeunes, un public à convaincre
Dans ce partenariat, les jeunes bénéficient d’une attention toute particulière. Il s’agit de faire connaitre le milieu de l’intérim aux personnes de moins de 30 ans, un secteur qui pourra leur faire acquérir de l’expérience professionnelle. Des ateliers et de dispositifs spécifiques, notamment sur les réseaux sociaux, vont être mis en place pour rendre l’intérim plus accessible aux yeux de ce public.
«Les jeunes ne connaissent pas bien le secteur de l’intérim et l’un de nos rôles est de leur montrer tous les secteurs d’activités. Effectivement la construction et l’industrie sont les secteurs qui emploient le plus d’intérimaires au Luxembourg mais passer par l’intérim, c’est aussi pouvoir se diriger vers le milieu de la santé ou dans la grande distribution», appuie Marc Lebrun.
Dans les rouages de ce partenariat, les entreprises membres de FES s’engagent à déclarer à l’Adem les offres de missions qui seront publiées, grâce à un transfert automatique, sur la plateforme Jobboard. Cela permettra à l’Adem de mieux collecter les données relatives aux compétences professionnelles recherchées par les employeurs et d’affiner la liste des métiers très en pénurie.
Selon l’enquête menée par Ilres sur le secteur de l’intérim, 70 % du grand public ne considèrent pas l’intérim comme une solution durable à long terme. Il s’agit de modifier cette vision et du côté de l’Adem, tout sera mis en œuvre pour valoriser l’intérim aux yeux des demandeurs d’emploi.
Aussi, l’Adem sollicitera régulièrement les entreprises membres de FES aux ateliers de recrutement et organisera des jobdays dédiés au secteur intérimaire, de type ADEM-FES.
«Ce partenariat souligne la complémentarité entre le service public de l’emploi et le secteur du travail intérimaire, avec l’objectif commun de réduire le chômage et d’accompagner les entreprises dans leur recherche de talents», conclut le ministre du Travail, Georges Mischo.