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L’Usina répare au charbon


(Photo : Tania Feller / editpress)

Dans un milieu concurrentiel à l’inflation galopante, le festival de Dudelange persiste et revient en mai, avec notamment dEUS et Rae Garvey comme appâts.

Qu’il faut aimer la musique, les artistes, les concerts en plein air et les soirées sans sommeil pour supporter un festival aujourd’hui. Parmi les trois piliers du festival Usina de Dudelange, deux en ont déjà fait l’expérience (et les frais) : l’Atelier et son colossal Rock-A-Field, et De Gudde Wëllen avec son touche-à-tout Food for Your Senses.

Deux rendez-vous estivaux qui manquent désormais à l’appel pour une raison implacable : l’impossibilité de conjuguer «les aspirations et la réalité» du terrain, expliquent d’une même voix Michel Welter et Luka Heindrichs. Chacun égraine toutes les difficultés de l’entreprise, surtout depuis l’inflation post-Covid : «tout est devenu plus cher», du prix des chambres d’hôtels (multipliés par deux) à celui des scènes (par trois), sans oublier les coûts propres au personnel et aux artistes eux-mêmes.

Et à cela s’ajoutent, pour compliquer l’affaire, des subventions allouées de plus en plus difficilement. L’Usina, par l’enthousiasme qu’il véhicule depuis sa création en 2022, et «parce qu’il faut aussi savoir prendre des risques» malgré des temps ardus, serait donc une nouvelle façon de concevoir un festival : soit à plusieurs, avec en soutien un partenaire aux reins solide (le ville de Dudelange).

Cette quatrième édition ne fait que conforter l’idée, avec une liste de collaborateurs qui s’étoffe d’année en année (on en compte une quinzaine), unis à travers une approche plus réfléchie afin de ne pas succomber aux tentations XXL, vite vampirisantes et financièrement ingérables.

Aujourd’hui, «il faut se demander ce qu’est un festival et à quoi il sert», explique doctement Michel Welter. À Dudelange, la réponse est lumineuse : il permet de mettre en avant le tissu associatif et culturel, comme ses pôles créatifs, avec une manifestation qui, loin d’être obnubilée par la seule «rentabilité», préfère se mettre à la hauteur de son public, à teneur familiale. «C’est un « feel well » festival!», lâche même Dan Biancalana, bourgmestre de Dudelange.

Toutefois, pour s’y sentir bien, en dehors des multiples activités offertes par l’évènement (comme des ateliers en pagaille) et sa gratuité sur une journée, il faut que l’affiche ait du style et du sens. Celle-ci, contrairement aux trois premières éditions, se décale au vendredi et au samedi, sans quoi la venue de dEUS aurait été impossible à finaliser. L’un des plus grands groupes belges de l’Histoire du rock sera donc présent sur le site emblématique de NeiSchmelz, après avoir fêté cette année les trente ans de son album phare, Worst Case Scenario.

Dans une volonté affirmée de marier les genres et les artistes de tout bord, seront aussi au programme l’Italien Fil Bo Riva et, côté local, Mambo Schinki (déjà présent ce printemps) et surtout Edsun, avec un tout premier spectacle mariant «musique, théâtre et danse», précise-t-on sur place.

La vieille, à condition de débourser 59 euros, on pourra y voir aussi Rea Garvey, l’Irlandais à catogan coach à The Voice of Germany, Jack Curley, le futur James Blunt pour l’organisation, et enfin Joel Marques. D’autres noms arriveront au compte-gouttes d’ici les six prochains mois, mais le rendez-vous est pris et le message clair : Usina s’enracine et a bien l’intention de durer.

«Usina25»
Les 30 et 31 mai 2025. NeiSchmelz – Dudelange.
www.usina.lu