[Athlétisme] Querinjean, 24e, en voulait plus

Pour sa grande première chez les seniors, Ruben Querinjean réalise une très belle prestation. Pourtant loin de le satisfaire.

C’est au bord de la mer, du côté d’Antalya, que se déroulaient hier les championnats d’Europe de cross. Grand favori au départ, le Norvégien Jakob Ingebrigtsen, invaincu dans l’épreuve, a justifié son statut en remportant un troisième titre continental devant l’Italien Yemaneberhan Crippa et l’Espagnol Thierry Ndikumwenayo.

Côté luxembourgeois, Ruben Querinjean, plus jeune de tous les engagés, était le seul en lice. Et le Malmédien, qui effectuait ses grands débuts chez les seniors en cross, s’en tire avec une mention plus qu’honorable, puisqu’il pointe au 24^e rang, à 50 secondes de l’intouchable Viking.

Mais même s’il laisse derrière lui près de 70 concurrents, c’est un athlète aux sensations mitigées qui s’exprimait quelques minutes après sa course : «Est-ce que j’aurais signé pour un tel résultat? Honnêtement, c’est dur à dire. Bien sûr, c’était une course très dure, très rapide. Je n’avais pas toutes les armes. Mais 24^e, on est quand même loin de la tête.»

S’il s’attendait à ce que ça parte très vite, il pensait qu’il y aurait des moments de répit, notamment dans la descente. Mais il n’en fut rien : «Je pensais que ça partirait à partir du deuxième tour. Au vu de la boue, du sable, du faux plat montant et des haies, j’imaginais que les gars allaient temporiser dans la descente et qu’avec mes grandes jambes, j’allais en profiter. Mais non. Les mecs sprintaient. Et au lieu de rattraper quelqu’un dans la descente, je ne rattrapais personne et je grillais une cartouche que je ne pensais pas griller à ce moment.» Et de résumer le sentiment général : «C’était une course à l’asphyxie. Il me manquait quelque chose dans le moteur pour tenir l’allure assez longtemps.»

Résultat, il est assez rapidement lâché par le groupe des meilleurs : «Le groupe part juste devant moi. Et quand je regarde par rapport à des adversaires que j’ai déjà battus ou que je connais et que j’estime de mon niveau, je me dis qu’avec la forme du jour je n’aurais pas pu faire beaucoup mieux. Mais j’aurais pu faire pire.»

«Il faudra viser mieux»

Bien sûr, le résultat n’a rien de déshonorant. Mais on sent dans le discours de l’athlète la frustration du compétiteur : «C’est ma première année chez les grands, je ne vais pas me plaindre. Je ne dis pas que j’étais venu pour faire mieux, car je n’avais pas vraiment d’ambition. Mais dans les prochaines années, il faudra viser mieux.»

Après avoir vécu «le cross le plus dur de (s)a carrière», Ruben Querinjean a forcément appris. Et quand on lui demande ce qu’il retient, la réponse fuse : «J’ai appris qu’il me reste encore beaucoup de travail pour être avec les très grands.»

Maintenant, retour à la réalité de l’étudiant kiné, qui va passer le mois de décembre en stage à l’hôpital. On devrait le retrouver dans les deux dernières manches de la Cross Cup en Belgique, dont il est leader, au début de l’an prochain. Et également sur le CMCM, à la Coque. Avant de préparer la saison estivale. Où il aura comme principal objectif la qualification pour les championnats du monde à Tokyo, au mois de septembre prochain.