Accueil | A la Une | Condamné pour viol, il continuait de sortir avec des jeunes filles mineures

Condamné pour viol, il continuait de sortir avec des jeunes filles mineures


Interrogé par la présidente de la 13e chambre criminelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg, Mike prétend ne pas avoir «réfléchi» aux conséquences de ses actes. (photo Sophie Kieffer)

Il n’aurait pas eu conscience de mal faire. Un jeune homme majeur a continué d’entretenir des relations avec des jeunes filles mineures alors qu’il venait d’être condamné pour viol.

Il avait été condamné à six ans de prison assortis du sursis total pour viol en 2020. Ce sursis risque de tomber si Mike est à nouveau condamné. Le jeune trentenaire est accusé d’attentat à la pudeur sur deux jeunes filles mineures âgées de 14 et 15 ans, ainsi que d’outrage public aux bonnes mœurs, de leur avoir envoyé des messages à caractère pornographique, de grooming et de détention de matériel pédopornographique.

Vingt-huit photographies, dont certaines d’une des deux jeunes filles mineures, et deux vidéos ont été retrouvées dans son téléphone. Selon un expert judiciaire, ce sont son immaturité et ses faibles capacités intellectuelles qui le poussent à fréquenter de très jeunes filles et pas une tendance pédophile ou hébéphile.

De même, il aurait consulté des contenus pédopornographiques par curiosité et non pas en raison d’une quelconque attirance sexuelle. Le jeune homme, sous curatelle et travaillant dans un atelier protégé, a une intelligence sous la moyenne, expliquent son avocate et le neuropsychiatre.

«Pour lui, il vivait des relations normales. Il ne comprenait pas ce qu’il faisait de mal, que l’âge des jeunes filles était plus un problème que le contenu des messages qu’il partageait avec elles», a expliqué l’avocate avant d’avancer qu’il «ne peut lui être tenu rigueur de la même manière qu’un prévenu normal». Elle a demandé au tribunal de lui accorder du travail d’intérêt général pour lui éviter une peine de réclusion et la révocation de son sursis.

Interrogé par la présidente de la 13e chambre criminelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg, Mike prétend ne pas avoir «réfléchi» aux conséquences de ses actes. «Pendant votre procès et après votre condamnation, vous continuez de rencontrer des mineures. Dire que vous n’aviez pas réfléchi est un peu léger», lui fait-elle remarquer. «On vous a laissé une chance. Quand on comparaît devant une chambre criminelle pour une telle affaire, on doit faire un peu plus attention.»

«La prochaine fois, ça va barder»

Mike n’a d’autre réponse à livrer à la juge que le fait qu’il ne s’est jamais posé de questions, n’a pas réfléchi, n’y a pas pensé ou que c’était sans mauvaise intention de sa part. Ce que le procureur a en partie reconnu. «Il est accusé d’avoir embrassé les deux jeunes mineures sur la bouche. Des bisous dont la gravité n’est pas aussi extrême que la loi l’exige pour être qualifiés d’attentats à la pudeur», a noté le magistrat qui a requis l’acquittement, de même que pour l’outrage public aux bonnes mœurs. «Un bisou sur la bouche en public n’est pas conseillé dans le cas présent en raison de leur différence d’âge, mais ce n’est pas un outrage public aux bonnes mœurs.»

Idem en ce qui concerne le grooming. Mike et les deux jeunes filles se côtoyaient déjà de manière régulière tout en s’envoyant les messages «très crus» et explicites. Jamais il ne les aurait encouragées à lui répondre. Le magistrat a cependant retenu l’envoi de messages à caractère pédopornographique et la détention de matériel. «La détention était voulue ou recherchée, peu importe l’intention derrière.»

Il a requis une peine de 24 mois de réclusion assortis du sursis probatoire avec une obligation de soins. «Les faits ne sont pas d’une gravité énorme en comparaison aux faits pour lesquels il a été condamné précédemment», a-t-il ajouté. «Toutefois, ce qui me fait peur, c’est que malgré qu’il ait une affaire pénale en cours, il continue. Il n’a pas réalisé le problème. Il a besoin de soins pour rester sur la bonne voie.»

Une peine de prison «hypothèquerait son avenir» en l’arrachant à son quotidien stable et bien encadré, a plaidé son avocate. «Je ne vois pas quel bénéfice lui apporterait la prison.» Ce à quoi le procureur a rétorqué que les faits devaient «être punis de manière juste» afin d’éviter toute récidive et que, pour cela, «il faut plus que les six mois exigés pour obtenir du travail d’intérêt général».

Invité à prendre la parole en dernier, Mike a prétendu avoir compris et a assuré que la thérapie qu’il suit lui fait énormément de bien. La présidente lui a donné un conseil pour la route. «Ne revenez plus! Laissez vos pattes, vos messages et votre téléphone des mineures, sinon la prochaine fois, ça va barder.»

Le prononcé est fixé au 8 janvier prochain.

Newsletter du Quotidien

Inscrivez-vous à notre newsletter et recevez tous les jours notre sélection de l'actualité.

En cliquant sur "Je m'inscris" vous acceptez de recevoir les newsletters du Quotidien ainsi que les conditions d'utilisation et la politique de protection des données personnelles conformément au RGPD .