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[Sélection nationale] – Luxembourg-Grèce : Fermez les vannes !


Aurélien Joachim mettra-t-il fin, ce soir, à onze mois sans le moindre but? (photo Mélanie Map's)

Dans dix mois, les Roud Léiwen se lanceront dans une campagne du Mondial-2018 extrêmement compliquée. Pour s’y préparer, ils reçoivent déjà la Grèce, ce vendredi soir à Differdange (19h30 à Oberkorn), avant le Portugal, mardi. Avec l’obligation de devenir plus hermétique.

La Grèce est assez mal en point pour qu’on s’attende à voir des trucs osés, ce vendredi soir, de la part des Roud Léiwen. Mais c’est aussi un des problèmes majeurs de Luc Holtz : rester tactiquement illisible pour ses adversaires, pour être sûr de leur poser toujours un maximum de soucis.

« Trouver un onze de base ne m’intéresse pas! » La phrase est lâchée et maintenant que la campagne des éliminatoires de l’Euro-2016 est passée, on en a la certitude : Luc Holtz n’en a rien à carrer qu’on puisse éventuellement, au gré de ses réussites ou de ses échecs, lui balancer dans les dents qu’il lui faudrait peut-être, à un moment ou à un autre, fixer pour de bon les grandes lignes de son équipe. Genre avant le début des éliminatoires du Mondial-2018. Lui dit non. Et même le revendique.

Trop plein de solutions

Qu’est-ce qui le motive? « La surprise! Le football d’aujourd’hui est fait de surprise. Des changements de position, des changements de zone qui libèrent des espaces pour un coéquipier… C’est ce que fait mon « ami » au Bayern Munich (NDLR : Pep Guardiola). Il change tout le temps de joueurs, de tactique, et sa domination est phénoménale. » Il faut croire que le sélectionneur attendait d’être lancé sur le sujet depuis un bout de temps, car il avait même anticipé une question de bon sens : «Mais est-ce applicable au Grand-Duché?» Et Holtz aurait la réponse à cet épineux sujet du niveau de ses troupes? « Oui, oui, je sais bien qu’on va me dire ça… Mais si nos joueurs gardent leurs positions fixes, nos adversaires s’adapteront facilement. »

Bref, à tous ceux qui se posent la question de savoir si voir Jans flanc gauche est une solution viable, si Bensi est un attaquant axial ou de couloir ou même qui pensent que Mario Mutsch a passé l’âge d’être ballotté aux quatre coins du terrain… le message est le suivant : vaudrait mieux vous y habituer, ça va durer. Et pas par défaut de solutions, mais par trop plein de solutions.

C’est LA mission que se donne le sélectionneur dans les mois à venir : entretenir cette capacité à être illisible de son équipe même quand on a l’impression que cela la dessert, comme en Biélorussie par exemple, dans un 3-5-2 (ou un 5-3-2, c’est vous qui voyez) expérimental qui a failli virer au fiasco en première période. Rien que ce soir contre la Grèce, le sélectionneur a tellement de possibilités que cela en fait mal à la tête.

«On a pris trop de risques…»

Il y en a une autre, de mission, tout aussi importante qu’il va falloir mener à terme en neuf mois seulement, avant le déplacement en Bulgarie du 6 septembre 2016 qui inaugurera la campagne du Mondial russe : rendre cette équipe un peu plus hermétique.

Sept de leurs dix matches de la précédente campagne, les Roud Léiwen les ont finis en prenant trois buts au moins. Ils ont d’ailleurs signé là, avec 27 buts pris, la troisième pire campagne des onze dernières. « On en a encaissé certains car on a pris trop de risques dans certaines zones du terrain, reconnaît Holtz. On doit commencer à essayer de minimiser les pertes de balles. Et devenir plus matures .» Face à une Grèce aux abois durant toute la dernière campagne, éliminée de l’Euro, et qui n’a pour bonne nouvelle dans ce triste horizon qu’un changement de coach (l’arrivée de l’Allemand Skibbe pourrait d’ailleurs, dixit Holtz, constituer « un déclic ») à faire valoir, c’est donc ce qu’il faudra guetter : les dernières inspirations tactiques à la mode de cette fin d’année en sachant que face au Portugal, 4 e nation mondiale, le sélectionneur ne fera « pas de folie » et aussi la solidité défensive tout autant que la prise de jugeotte de ses joueurs dans la gestion du ballon.

Face aux Hellènes, le Luxembourg n’a jamais été ridicule ces dernières années. Une défaite limite à Athènes en octobre 2009 (2-1), une autre tirée par les cheveux en septembre 2008 (0-3). C’était à une époque où ces garçons gravitaient, avec une génération dorée mais médiocre, aux alentours de la 10 e place mondiale. Maintenant qu’ils ont pris un gros éclat dans la figure (37 e au classement FIFA) mais que ses joueurs sont décrits comme bien plus doués, il devrait y avoir moyen de s’y retrouver…

Julien Mollereau

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