Les contrôles à la frontière française, qui font tant parler ces dernières semaines, entrent potentiellement en vigueur ce vendredi. La mesure concerne les 280 points de passages frontaliers entre la France et ses pays voisins. Le Grand-Duché est évidemment concerné.
Ces contrôles sont rétablis dans le cadre de la Conférence climat de Paris, qui doit se tenir du 30 novembre au 11 décembre. Ces mesures de sécurité (interception d’activistes radicaux, attentat etc.) s’étaleront donc jusqu’à la mi-décembre. Beaucoup d’idées fausses circulent depuis l’annonce. La préfecture de Lorraine, représentante de l’État français, tient à rassurer : «Ces mesures sont tout à fait fréquentes lors d’évènements importants. C’était le cas lors de la dernière réunion du G20 à Nice, par exemple.» La France ne « rétablit pas ses frontières », comme on a pu le lire sur les réseaux sociaux. «C’est la convention de Schengen elle-même, par l’article 23 du Code des frontières, qui prévoit la possibilité de tels contrôles pour renforcer la sécurité de l’espace européen», indique la préfecture.
Les contrôles pourront être effectués à n’importe quel point d’entrée sur le territoire français. Il faudra être muni d’une pièce d’identité, comme c’est de toute façon le cas en France même en contexte normal. Pour les frontaliers, il s’agira de contrôles potentiels sur le sens retour.
« Nous n’allons pas ouvrir tous les coffres »
La préfecture réfute les projections alarmantes sur des bouchons énormes : «Non, nous n’allons pas ouvrir tous les coffres…les contrôles seront effectués de façon ciblée, sans perturber la circulation. Nos services effectuent un travail global de renseignements, de repérages et d’interceptions.» Ce qui n’exclut pas quelques contrôles inopinés d’identité. «Nous avons réalisé tout un travail en amont, pour s’assurer de ne pas gêner le flux de circulation frontalier», martèle encore la sous-préfecture. 80 000 Français travaillent chaque jour au Grand-Duché. 7000 prennent le train, un moyen de transport qui ne sera pas épargnés non plus par les contrôles en question. La police aux frontières, les douanes et la gendarmerie sont mobilisées.
Hubert Gamelon