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Des changements dans la prescription du cannabis médical


(photo archives Editpress)

Le ministère de la Santé et de la Sécurité sociale vient d’apporter des détails sur les deux modifications au programme d’accès au cannabis médicinal, ce vendredi 29 novembre.

On en sait désormais un peu plus sur les modifications que le gouvernement compte apporter sur la prescription du cannabis médical, modifications qui ont agité la vie politique la semaine dernière.

Petit rappel des faits : depuis février 2019, les professionnels de santé habilités peuvent prescrire du cannabis médicinal en traitement à leurs patients, soit sous la forme de sommités fleuries soit en extraits huileux.

Le cannabis est en effet connu pour atténuer les nausées ou vomissements causés par la chimiothérapie ou les spasmes musculaires liés à la sclérose en plaques, mais aussi pour soulager les douleurs chroniques sévères. Il a d’ailleurs été prescrit en 2024 dans 99 % des cas pour ce dernier type de douleurs.

Selon les dernières données du ministère de la Santé, il est plus efficace de prescrire les extraits huileux pour les douleurs chroniques sévères. Ils ont une action prolongée, alors que les sommités fleuries ont un effet de courte durée, un taux de THC variable et entrainent des effets indésirables, non sans risques pour les patients.

Ce qui avait fait dire à la ministre de la Santé, Martine Deprez, la semaine dernière qu’«il n’y a pas de conclusion scientifique avérée sur l’efficacité généralisée (et) la plus-value du cannabis médicinal». «Ce constat est d’autant plus préoccupant pour les sommités fleuries de cannabis. En effet, (leur) prescription (…) implique des difficultés de posologie, voire des difficultés d’administration (…)», avait-elle ajouté.

Évaluation prochaine

Ainsi, il a été décidé que la quantité maximale pour 28 jours allait passer de 100 à 60 grammes et que dès le 1er janvier 2025, les sommités fleuries riches en THC ne seront plus disponibles. Les professionnels de santé sont au courant de ces dispositions depuis un mois et préviennent petit à petit leur patientèle.

Le ministère précise toutefois que les extrait huileux riches en THC, facilement dosables et administrables, resteront accessibles. Les patients auront toujours accès à des sommités fleuries de cannabis riches en cannabidiol (CBD), des sommités équilibrées en THC et CBD, des extraits huileux de cannabis aux trois profils cannabinoïdes (THC-dominant, CBD-dominant, et THC/CBD-équilibré).

À noter qu’une dernière livraison de sommités fleuries riches en THC est prévue ce mois de décembre pour assurer la continuité des traitements jusque fin janvier 2025.

«Ces adaptations visent à pérenniser le programme d’accès au cannabis médicinal au Luxembourg et à soutenir les patients actuellement suivis», justifie le ministère.

Une évaluation de ce programme sera effectuée en 2025.

Des huiles fréquemment prescrites

L’effet ressenti des extraits huileux est différent de celui des sommités fleuries (pas d’effet flash), est-il indiqué sur le site sante.lu. Les sommités fleuries agissent rapidement mais brièvement tandis que les extraits huileux agissent lentement mais longtemps.

Ces huiles ont vu leur prescription augmenter ces deux dernières années. Le ministère de la Santé a fait le compte : 18 flacons prescrits en 2022 pour 2 043 flacons en 2023 et 2 850 depuis janvier 2024). Des chiffres qui ont «contribués à l’ajustement du programme».