Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
La société luxembourgeoise ne cesse d’évoluer, comme le démontre le dernier rapport du Statec sur les ménages dans le pays. Les données, issues du recensement de 2021, indiquent par exemple que le couple marié avec enfants ne représente plus qu’une petite moitié des situations. Mais ce n’est pas tout.
«Transformation du couple, croissance du nombre de ménages monoparentaux, veuvages plus tardifs, ruptures, sont autant de phénomènes que le recensement permet de constater», annonce sans ambages le dernier rapport du Statec intitulé «Ménages et types de familles». Mais l’Institut de la statistique note d’autres changements plus complexes.
Prenons le cas des enfants. En dix ans, ils sont certes moins nombreux, mais ils restent plus longtemps chez leurs parents. La courbe culmine dans les ménages où les parents ont entre 40 et 44 ans. Les derniers enfants du ménage naissent alors que leurs aînés sont encore à la maison. Chez les couples âgés d’une cinquantaine d’années, le nombre moyen d’enfants au domicile était de 0,6 en 2011 et de 0,8 en 2021, ce qui correspond, écrit le Statec «à la tendance longue de naissances plus tardives des enfants dans la vie des couples, et de départs plus tardifs du domicile des jeunes adultes».
Une «érosion» du mariage
Autre tendance observée : les jeunes se mettent en couple de plus en plus tardivement. Le pourcentage d’hommes et femmes confondus, ayant entre 25 et 34 ans et vivant en couple, a fléchi de près de 5 points, ce qui correspond, selon l’institut, à un report de la mise en couple de près d’un an.
Autour de 30 à 34 ans, on compte 56,1 % de couples mariés, alors qu’en 2011, ils étaient 75,1 %. «Il s’agit d’une érosion rapide du mariage au profit des partenariats enregistrés et des unions consensuelles», explique le Statec. Toutefois, l’institut de la statistique affirme qu’il «est en revanche trop tôt pour parler de disparition du mariage, qui reste largement majoritaire dans toutes les classes d’âge de plus de 30 ans».
Le Statec consacre aussi toute une partie de son rapport à comparer les ménages dans lesquels la personne de référence est née au Luxembourg aux ménages d’étrangers. Leurs structures sont assez différentes. Les premiers sont souvent des célibataires, des couples sans enfants, ou constitués de mères isolées. Tandis que les seconds sont plus souvent des couples avec enfants. En 2021, la population des ménages avec un ou des enfants est plus importante du côté des immigrants.
Le rapport peut être consulté ici.
