Ces 15 prochains jours, les discussions vont se poursuivre entre la direction, les syndicats et la délégation du personnel chez SES, où la suppression de 80 postes de travail est annoncée.
«Maintenant, notre objectif est de faire baisser ce chiffre de 80 postes concernés», clame Julie Roden, secrétaire centrale de l’OGBL, engagée dans les négociations qui ont débuté mardi chez SES en vue d’un nouveau plan social.
La direction du géant des satellites luxembourgeois basé à Betzdorf a, en effet, confirmé aux salariés son intention de supprimer 80 postes en vue d’une délocalisation de ses activités en Inde.
Une stratégie globale qui dépasse d’ailleurs les frontières du Luxembourg puisque d’autres sites du groupe seront aussi impactés.
La première réunion qui s’est tenue mardi s’est déroulée dans un climat apaisé : «Pour l’instant, on passe en revue les mesures sociales prévues par la loi, et dans un second temps, on examinera les compensations financières. Là, il y aura peut-être des tensions», anticipe Julie Roden.
Si ces mesures légales sont destinées à soutenir tout salarié visé par un licenciement dans le cadre d’un plan social – via la pré-retraite ajustement, le recours au chômage partiel, la formation, l’aide au réemploi ou le reclassement – chez SES, le problème est épineux.
Car de nombreux employés hautement qualifiés occupent des postes très spécifiques et difficilement transposables. Une inquiétude de plus pour le personnel, qui compte beaucoup d’expatriés.
Le gouvernement critiqué
Un coup dur à quelques semaines des fêtes de fin d’année, alors que les collaborateurs sont à bout après avoir déjà supporté trois restructurations importantes ces dernières années, doublées de plans de maintien dans l’emploi, avec le soutien financier des pouvoirs publics.
De quoi faire bondir l’OGBL et le LCGB, qui en concluent que ce projet d’externalisation vers l’Inde s’est faite «avec l’accord tacite du gouvernement qui, à aucun moment, n’a demandé des garanties en matière d’emploi à l’entreprise.»
Fixés avant la fin d’année
Le calendrier des rencontres va être intense ces prochains jours et s’achèvera mi-décembre avec un accord si tout va bien. En revanche, si les parties ne parviennent pas à s’entendre, ce sera plus long.
«Il faudrait alors saisir l’Office national de conciliation et on disposerait d’un nouveau délai de 15 jours, en présence d’acteurs externes cette fois, pour tenter de débloquer la situation.»