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Dix ans du Gudde Wëllen : «On a habité dans le bar pendant plusieurs mois…»


Luka Heindrichs et Ben Thommes sont cogérants du bar Gudde Wëllen, situé rue du Saint-Esprit à Luxembourg. (photo Julien Garroy)

Bien connu des Luxembourgeois, le bar à ambiance fête ses dix ans cette année. Les deux cogérants reviennent sur l’histoire et le développement de ce lieu emblématique de la capitale.

L’histoire du Gudde Wëllen, c’est surtout celle de deux amis, Ben Thommes et Luka Heindrichs. Les deux Luxembourgeois, qui se sont rencontrés sur les bancs de l’école à l’âge de 14 ans, n’imaginaient pas un jour ouvrir un établissement ensemble.

Et pourtant, il y a dix ans, en 2014, ils ont sauté sur une opportunité. «Nous étions très actifs dans un festival qui s’appelait le Food for Your Senses. Une personne qui tenait un restaurant non loin du bar est venue vers nous, car elle avait eu vent que les propriétaires voulaient vendre l’établissement. Elle nous a mis en relation avec eux et comme nous avions un très bon réseau, on s’est dit que nous avions notre carte à jouer», explique Luka Heindrichs.

De trois… à 17 personnes

Cet établissement, les deux amis le connaissaient d’ailleurs par cœur. «Nous avons fait de nombreuses soirées, ici, quand nous étions plus jeunes», sourit le cogérant du bar.

Après plusieurs mois de rénovation, le Gudde Wëllen ouvre ses portes le 3 décembre 2014, il y a dix ans presque jour pour jour. «Au début de cette aventure, nous étions seulement trois. Ben s’occupait du bar, moi, de la programmation. Et la troisième personne de la partie technique», précise Luka Heindrichs.

Des débuts intenses que les deux trentenaires se souviennent très bien. «On a habité ensemble pendant plusieurs mois dans le bar… C’était pratique, il n’y avait pas le problème de prendre la route (il rit). On ouvrait la porte, on travaillait, on dormait en haut, on redescendait. Et ce n’était que ça toute la journée. J’y suis resté durant six mois et Ben, près de deux ans et demi», se remémore le cogérant.

(Photo : Julien Garroy)

Dix ans plus tard, l’établissement s’est bien développé. «Nous sommes aujourd’hui cinq associés et nous avons douze employés qui travaillent avec nous», précise Luka Heindrichs. Cette réussite, les deux amis et cogérants la doivent surtout à la dimension culturelle qui fait l’ADN de ce lieu. Depuis 1996, ce bar qui a changé de main à plusieurs reprises a toujours proposé une programmation musicale étoffée d’artistes luxembourgeois et internationaux.

Fontaines D.C a débuté chez eux

Aujourd’hui, ils se produisent dans l’établissement mais aussi lors de concerts en plein air. «Nous avons des personnes qui ont des styles musicaux très variés : du rock, de l’electro, du hip-hop, du country (…). Nous avons plus de 1 000 demandes à l’année et nous faisons que 50 concerts. Malheureusement, nous devons en refuser beaucoup», indique Luka Heindrichs.

Des artistes qui apprécient la scène intimiste du lieu. «Je dirais que la taille de cette salle est liée à celle de la Ville. Pour les spectateurs, c’est une expérience aussi incroyable d’être à seulement quelques mètres de l’artiste», complète le gérant de l’établissement.

(Photo : Julien Garroy)

Et pour certains, la scène du Gudde Wëllen a été un vrai tremplin dans leur carrière. «Il y en a un qui est sorti du lot, c’est Fontaines D.C., un groupe de musique irlandais. Ils ont joué chez nous quand ils débutaient et aujourd’hui, ils font des festivals avec 5 000 ou 10 000 personnes.»

Un futur lieu en plein air

Mais ce développement n’a pas été sans embûche. Car si l’établissement a toujours bien «marché», la crise sanitaire a laissé des traces. «Il y a toujours eu des hauts et des bas. Le covid n’a pas été dramatique pour nous, mais nous a impactés. Pendant le premier confinement, on a tout de suite lancé un appel aux dons qui a été très suivi. D’ailleurs, nous avons écrit sur la porte du bar, le nom de toutes les personnes qui ont participé à cet appel», raconte Luka Heindrichs.

Sur la porte du bar figurent encore aujourd’hui les noms des personnes ayant fait un don à l’établissement durant le Covid. (Photo : Julien Garroy)

Aujourd’hui, les cogérants de ce bar de la Ville-Haute ont encore plein d’idées en tête pour les mois à venir. «Dans le cadre de l’exposition horticole LUGA, nous allons ouvrir un deuxième lieu de plein air dans le parc qui accueille cet évènement. Tout est prévu pour l’été prochain.»

En attendant, pour fêter leurs dix ans, le bar organise le 7 décembre un showcase où seront présents des artistes habitués du lieu.