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Planète insolvable

La COP29 organisée à Bakou est terminée. Et que ce fut difficile! Les négociations se poursuivront l’an prochain à Belém, au Brésil, pour tenter de limiter le fameux réchauffement climatique à 1,5 °C et trouver, encore et toujours, des fonds pour les pays en voie de développement.

Les pays riches demandent à ces derniers d’être économes en énergies fossiles et de bien manœuvrer leur transition écologique. Bref, l’hôpital qui se moque de la charité. De quoi provoquer la colère de ces nations à qui on demande de brider leur croissance et d’injecter des sommes faramineuses pour limiter leurs émissions de carbone et même décarboner au maximum leur économie, leur société.

Des entraves que n’avaient pas les pays industrialisés il y a un peu plus d’un siècle… De l’argent qui permettra aussi de réparer les dégâts causés par un réchauffement climatique (inondations, tempêtes, incendies, sécheresse…) provoqué par des décennies et des décennies de révolutions industrielles dans le nord de l’hémisphère. Vous avez dit injustice?

Tout le monde va maintenant devoir payer la dette de notre développement économique à marche forcée et de l’impossibilité de réformer nos sociétés de consommation… Mais existe-t-il seulement assez d’argent pour la rembourser?

La COP30 qui sera organisée au Brésil tentera de trouver un chiffre pour gommer presque deux siècles d’erreur. Tout cela en se disant que nous avons simplement quelques années devant nous avant que la surchauffe de la planète assomme nos sociétés qui n’arrivent toujours pas à se sevrer des énergies fossiles ou à combattre leur addiction à une croissance effrénée et à un style de vie désormais incompatible avec un avenir serein.

Devons-nous nous inquiéter face à cette impossibilité de relever ce grand défi mondial qui est passé, il faut bien le dire, au second plan de l’actualité avec les guerres qui dévastent l’Ukraine et le Proche-Orient? Oui, assurément.

Nos descendants risquent bien de se demander, dans quelques décennies, comment il se fait que l’accident n’a pas été évité alors que nous savions que nous foncions à toute vitesse dans un mur.