Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Après l’annonce-surprise de nettes coupes dans le programme d’accès au cannabis médicinal, la ministre de la Santé, Martine Deprez, motive plus largement sa décision controversée. À partir de 2025, la prescription de fleurs séchées riches en THC sera interdite.
Dans sa réponse à une question parlementaire du LSAP, signée par Paulette Lenert et Georges Engel, la ministre répète d’abord qu’«il n’y a pas de conclusion scientifique avérée sur l’efficacité généralisée (et) la plus-value du cannabis médicinal». «Ce constat est d’autant plus préoccupant pour les sommités fleuries de cannabis. En effet, (leur) prescription (…) implique des difficultés de posologie, voire des difficultés d’administration (…)», ajoute-t-elle.
Comme il y a une semaine devant la Chambre, Martine Deprez renvoie vers «le potentiel d’abus et de mésusage» qui serait «plus important avec les sommités fleuries (qui peuvent être fumées) par rapport aux extraits huileux».
«Afin d’incommoder le moins possible les personnes incluses dans le programme, le Luxembourg a opté pour une sortie progressive des fleurs de cannabis, en supprimant d’abord les sommités riches en THC, qui, comme mentionné précédemment, présentent des risques accrus pour les patients», précise la ministre.
«La majorité des prescriptions se fait dans l’indication des douleurs chroniques sévères (99 % pour l’année 2024), qui, d’un point de vue pharmacologique, devraient être plus efficacement traitées par un traitement chronique, c’est-à-dire par les extraits huileux (et non pas par les sommités fleuries qui n’ont qu’une action courte)», développe encore Martine Deprez.
Dès le 16 octobre, les changements à venir auraient été communiqués aux pharmaciens hospitaliers et aux médecins concernés. Les patients sont priés de prendre contact avec leur médecin traitant.
Les commandes de fleurs séchées riches en THC vont cesser le 1er janvier 2025. Elles resteront toutefois disponibles jusqu’à épuisement du stock.
