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[Cyclisme] Gwen Nothum, sérieuse espoir


Gwen Nothum, ici à Kayl en octobre, va continuer sa saison de cyclo-cross jusqu’au championnat national.

Elle ne cesse de progresser dans tout ce qu’elle entreprend et à 18 ans, Gwen Nothum fait incontestablement partie de la relève du cyclisme luxembourgeois.

Samedi à Diekirch, Gwen Nothum était radieuse au moment de monter sur le podium du cyclo-cross de l’armée aux côtés de Nina Berton et Christine Majerus. Elle venait ainsi de terminer à la troisième place. «J’avais fait trois semaines de pause après l’épreuve de Contern, mais maintenant, je poursuis la saison luxembourgeoise jusqu’au championnat», explique l’intéressée de 18 ans qui n’a cessé de se mettre en évidence ces derniers mois mais qui estime devoir «progresser techniquement en cross».

Après avoir fait ses armes en natation et en triathlon, l’enfant de Hovelange (Beckerich), a fait le choix de se diriger vers le cyclisme. Gwen Nothum revient sur son parcours : «J’avais commencé par la natation en école primaire, puis en septième (12 ans), j’ai intégré, au Sportlycée, le centre de formation de triathlon.»

Elle réussissait d’ailleurs plutôt très bien dans le triple effort puisqu’elle y a signé une belle 21e place  dans les championnats du monde juniors (à Hambourg, en juillet 2023). «Je n’étais pas si mal, poursuit Gwen, mais je me suis beaucoup blessée en course à pied.»

Une périostite est diagnostiquée. Elle prend la décision d’arrêter les frais. «L’an passé, après les championnats du monde de triathlon, je me suis de nouveau blessée. Je me suis focalisée sur le cyclisme jusqu’en septembre, où j’ai pu participer aux championnats d’Europe. J’ai pris quelques semaines à réfléchir, mais cela m’a plu tellement que j’ai pris la décision d’y rester», justifie la jeune fille.

Révélée lors des championnats d’Europe

La saison 2024 aura été une belle révélation, comme en témoigne sa sixième place lors des championnats d’Europe de contre-la-montre à Hasselt, puis son huitième rang dans la course en ligne. «En début de saison, je me suis dit que le mois de septembre serait mon objectif prioritaire avec les championnats d’Europe et les championnats du monde. Je bénéficiais de deux mois d’entraînement après les vacances d’été. J’ai réalisé un chrono presque parfait pour moi à Hasselt. Dans la course en ligne, j’ai été surprise de me débrouiller aussi bien au sprint, car je ne suis pas une sprinteuse. Puis lors des championnats du monde à Zurich, j’avais pensé que la course me conviendrait mieux, mais elle n’a pas été parfaite (41e). Je n’avais pas les mêmes jambes», analyse Gwen. C’est d’ailleurs sur les hauteurs de Mende lors de la deuxième étape du Tour du Gévaudan juniors qu’elle a ressenti ses meilleures sensations de la saison (30e de cette manche de la Nations Cup).

Elle l’affirme sans ambages, elle ne sait pas à quelle catégorie, elle appartient. «Je ne sais pas encore quel type de coureur je suis», dit celle qui est entraînée par Michel Wolter. «Je crois que cela va se clarifier pour ces prochaines années. Pour le moment, j’essaie un peu tout et cela deviendra plus clair», confesse-t-elle encore.

Les conseils de ses aînées sont évidemment particulièrement précieux. Il n’est d’ailleurs pas rare qu’elle s’entraîne avec l’une ou l’autre. «Marie (Schreiber), Nina (Berton) et bien sûr Christine (Majerus) me donnent des conseils. Je peux beaucoup apprendre d’eux et je m’entraîne parfois avec elles. Aussi, avant, pendant et après les courses, on parle beaucoup. C’est intéressant, car elles ont plus d’expérience que moi», confirme Gwen, qui, ce n’est pas non plus anodin, est née dans une «famille de vélo».

Son objectif est de passer pro

Joseph, le grand-père décédé voici déjà près de deux ans, était son premier supporter. Luc, son papa, prof de sports au lycée Aline-Mayrisch à Luxembourg, entraîneur national pour les débutants (il fut champion national sur route chez les juniors en 1991 et chez les amateurs en 1992), veille sur elle. «Cela aide d’avoir quelqu’un qui maîtrise le sujet pour les courses et le matériel…», note Gwen, laquelle, guide elle-même, June, sa cadette de trois ans, avec laquelle elle partage quelques entraînements. «La différence de niveau n’est plus si grande que ça et on peut s’entraîner ensemble, ce qui est beau.»

Pour cette élève du Sportlycée, qui a déjà réalisé, depuis janvier, pas moins de 15 000 kilomètres, la saison 2025 sera particulière. «Je vais passer mon bac et l’école serra prioritaire en mai et en juin», projette-t-elle. Ce qui ne l’éloignera pas non plus de ses aspirations légitimes. «Je dois voir comment j’évolue, mais je veux essayer de passer professionnelle. Je pense aussi poursuivre mes études pour avoir un plan B. C’est impressionnant de voir que des filles avec lesquelles j’ai couru cette saison, sont passées professionnelles dans des équipes World Tour. C’est comme les garçons. On passe pro de plus en plus jeune et le niveau monte constamment. On a maintenant une perspective, on sait qu’on peut avoir une vie de sportive professionnelle dans le cyclisme», constate-t-elle.

C’est aussi pour cette raison qu’elle portera en janvier prochain le maillot du club belge Belco-Van Eyck. «C’est Brian Nugent (chargé de développement et de formation à la FSCL) et Frank Schleck (coordinateur national) qui m’ont mis en relation. Cette équipe fait beaucoup de courses UCI 1.2 et 1.1. Je pense que je peux apprendre beaucoup sur ces courses qui sont spéciales», poursuit celle qui avait terminé cette saison  33e du Tour des Flandres juniors. Gwen Nothum est une sérieuse espoir.

Sur le podium du cyclo-cross de Diekirch, samedi dernier. Photo : luis mangorrinha
C’est en triathlon que Gwen Nothum a commencé à briller. Photo : luis mangorrinha
Gwen Nothum a été convaincante lors des championnats d’Europe de contre-la-montre à Hasselt. Photo : hugo barthelemy/fscl