Les conflits sociaux et problèmes qui existent dans un pays comme le Luxembourg sont sans commune mesure avec la souffrance que le peuple ukrainien subit depuis désormais 1 000 jours. Il nous faut une nouvelle fois saluer le courage et l’héroïsme des troupes ukrainiennes qui ne plient toujours pas face à l’agresseur russe. Un agresseur sans scrupules qui vient une nouvelle fois de brandir la menace de recourir à l’arme nucléaire pour dissuader les alliés de continuer à livrer des armes à Kiev, y compris les missiles à longue distance de production américaine, qui peuvent dorénavant être employés pour frapper le territoire russe.
Le Kremlin évoque une «nouvelle escalade», alors que c’est bien le régime de Vladimir Poutine qui ne cesse de mettre de l’huile sur le feu. Pas plus tard que le week-end écoulé, des attaques massives ont visé le réseau énergétique de l’Ukraine. Les bombardements d’infrastructures civiles et de quartiers d’habitation se poursuivent sans répit. Pour quel résultat? Des gains de quelques kilomètres à peine sur le front de guerre au prix de milliers de soldats morts. La Russie se voit même obligée de recourir à des renforts nord-coréens pour tenir tête aux troupes ukrainiennes, qui sont certes sur la défensive, mais qui ne sont pas prêtes à hisser le drapeau blanc. Rappelons que des soldats ukrainiens occupent toujours des territoires russes dans la région de Koursk.
Le fait de devoir brandir la menace nucléaire est en réalité un signe de faiblesse supplémentaire. Cela devrait inciter les pays européens à renforcer sensiblement le soutien à l’Ukraine. Une nouvelle aide de l’UE qui se chiffre à 6,6 milliards d’euros reste toutefois bloquée par la seule Hongrie. Une nouvelle fois. Désormais, les 26 autres États membres doivent chercher à contourner ce veto en débloquant l’argent dans le cadre de transferts bilatéraux avec l’Ukraine. Une nouvelle perte de temps inutile et dangereuse.
Le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères, Xavier Bettel, a souligné hier l’importance de placer l’Ukraine en position de force avant d’engager d’éventuelles négociations pour une paix juste et durable. Au bout de 1 000 jours de guerre, le chemin pour y parvenir reste long. Trop long pour le peuple ukrainien?