Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Si l’émergence de Seid Korac et Dirk Carlson ou les débuts internationaux de Tomas Moreira lui ont donné satisfaction durant la Nations League, au contraire d’un Gerson Rodrigues, Sébastien Grandjean a été marqué cet automne par les conflits entre le sélectionneur et certains joueurs, notamment Maxime Chanot.
« Pour moi, le résultat de lundi contre l’Irlande du Nord (2-2) est totalement anecdotique. Il ne représente pas le contenu du match et le sélectionneur a eu l’honnêteté de le reconnaître. C’était très décevant dans la manière, il n’y avait aucun contenu offensif, pas de mouvement… L’Irlande du Nord dominait dans tous les domaines. Ça aurait pu être 0-3 ou 0-4, finalement ça fait 2-2 grâce à deux buts qui viennent de nulle part, et la volonté d’un Seid Korac (auteur de la réduction du score) qui a secoué et réveillé tout le monde.
Les entrants, en particulier Mahmutovic et Curci (entrés à la 55e minute), ont amené des ondes et des courses très positives, mais aussi un peu de confiance, et ce n’est pas un hasard si le Luxembourg est revenu à 2-2 quand ils étaient sur le terrain. Mahmutovic doit être titulaire et devenir le patron de cette défense : Korac et Carlson sont bons sur l’homme, dans l’enthousiasme et plein d’autres choses, mais il faut que quelqu’un amène du calme, du métier dans ce secteur, comme Enes. Pour le reste, en défense, un Florian Bohnert n’est certainement pas satisfait de sa prestation et de se retrouver à gauche, où j’ai un gros questionnement sur la forme physique actuelle de Pinto.
Au milieu, je persiste à dire que « Kiki« Martins et Barreiro doivent jouer plus haut, couverts par un vrai six qui peut être Olesen. Le triangle doit être inversé. Pour moi, l’animation offensive n’est pas bonne. Plus je vois l’équipe jouer, et plus j’en suis convaincu. Il y a moyen de faire beaucoup mieux. On me dit que le contenu était bon contre la Bulgarie, mais la Bulgarie était très faible et au final, contre une équipe de bas niveau, même si on est capable de produire quelque chose, on est battus… »
«En dehors de son but, sur quelle action Gerson a-t-il fait se lever le stade ?»
« Il est temps de re-réfléchir à une animation cohérente, où il y a du plaisir dans le jeu et où les garçons sont à leur poste. Gerson, je l’adore, mais quand il est fit. Et quand il ne l’est pas, il est incapable de s’imposer devant, il ne fait plus peur aux défenseurs, donc il va chercher de l’oxygène sur les côtés. D’où le fait qu’il ait fini deux fois à gauche. Lundi, il sauve son match avec son but, mais avant son égalisation, sur cinq centres dangereux, il n’est jamais devant le but. Pour cela, il faut des courses à haute intensité et aujourd’hui, je me demande s’il est capable de les faire. Il est loin de sa meilleure forme et dans ce cas, fatalement, il ne sert pas à grand-chose… en dehors de son but, où il a la chance d’être au bon endroit, sur quelle action a-t-il fait se lever le stade? Bravo à lui quand même, car il a le geste juste, mais même lui doit être frustré.
Barreiro a aussi été moins bon que sur d’autres campagnes. Si le Luxembourg a toussé dans cette Nations League, c’est aussi parce qu’il s’est plus concentré sur son rôle en club qu’en équipe nationale, ce qui peut toutefois se comprendre. Côté satisfactions, cet automne, notons que Carlson et Korac s’affirment. J’ai aussi aimé le petit Moreira (19 ans), mais le faire jouer deux matches de suite était suicidaire. Il y a aussi Curci, qui est revenu à un bon niveau, a une bonne mentalité et peut aider cette équipe dans les prochains mois.
Enfin, dans les buts, Pereira représente l’avenir, mais il a encore 20 ans pour jouer avec l’équipe nationale : alors que le résultat était anecdotique, qu’il n’y avait pas vraiment d’enjeu, Schon n’aurait-il pas dû débuter, au lieu de jouer un quart d’heure? J’ai trouvé bizarre de se passer d’un changement dans le jeu pour faire entrer un gardien, mais chacun sa vision. Mais je retiendrai surtout les clashs. Il y a eu trop de clashs, de problèmes de joueurs, de vérités qui sortent dans la presse… ça, ça m’a marqué. Au final, il y a plus de négatif que de positif à retenir de cette campagne. »
