Pour s’éviter une descente directe en Ligue D et finir barragiste de cette campagne 2024/2025 de Nations League, le Luxembourg doit presque impérativement battre ce soir l’Irlande du Nord… qui n’est, elle, pas encore assurée de remonter en Ligue B.
En ce mois de novembre aussi tourmenté que décisif pour les Rout Léiwen, on aimerait beaucoup vous servir autre chose qu’un adage si bon marché, mais que peut-on dire d’autre, au vu de leur historique récent, sinon que tout va très vite dans le football? Ce poncif, les hommes de Luc Holtz en ont fait la traumatisante expérience dès leur premier match de 2024, le plus important, en Géorgie (2-0 le 21 mars), où l’égalisation de Gerson Rodrigues s’est, par la grâce de l’arbitrage vidéo, transformée en carton rouge pour Maxime Chanot anéantissant leurs chances de retour au score et de qualification pour la finale des barrages de l’Euro. Mais aussi, si l’on dézoome un peu, à l’échelle d’une année complète, si l’on se souvient de la dynamique sportive et de l’enthousiasme populaire qui les escortaient fin 2023.
Il y a un peu plus d’un an, mi-octobre, le Luxembourg abordait la réception de la Slovaquie avec le fol espoir de décrocher un ticket direct pour le premier championnat d’Europe de son histoire, et dans sa manche la quasi-certitude, en cas d’échec dans cette quête inattendue, de bénéficier d’une session de rattrapage cinq mois plus tard. Et ce, à la faveur d’une campagne de Nations League 2022 qui l’avait vu regarder la Turquie dans les yeux (3-3 à Istanbul en septembre 2022), et finir 2e de son groupe pour la seconde fois consécutive et 5e du classement général de Ligue C – donc barragiste de l’Euro, après son repêchage dû à la qualification directe de la Turquie pour le tournoi.
Dix-sept mois et sept défaites (pour trois victoires et deux nuls) en 12 matches plus tard, pour ne parler que du sportif, les Rout Léiwen en sont aujourd’hui à se demander s’ils ne vont pas retrouver cette Ligue D dont ils s’étaient immédiatement extirpés à l’automne 2018 (année de la première édition de la Ligue des nations) et qui ressemble désormais, vu sa composition (6 équipes, contre 16 à l’époque), beaucoup plus à une cave qu’à un ascenseur.
Un souvenir à convoquer… beaucoup d’autres à effacer
Comble de l’ironie, puisqu’ils sont certains de terminer derniers de leur poule depuis vendredi et leur défaite – la troisième dans cette campagne – contre la Bulgarie (0-1), leur seul espoir de ne pas s’y retrouver, à la cave, réside dans le fait de finir parmi les deux meilleurs derniers, ou plutôt les deux moins mauvais, de cette Ligue C, ce qui leur permettrait de disputer un barrage contre un deuxième de Ligue D restant à déterminer (Gibraltar, Saint-Marin, le Liechtenstein, Malte ou la Moldavie) en mars… 2026. C’est là que tout se complique, des fois que tout ne le serait pas déjà assez depuis quelques mois.
Pour accrocher ce barrage, que s’est déjà presque assuré la Lettonie (4e du groupe 4 avec 4 points à l’issue des six journées) et que convoitent encore l’Azerbaïdjan (4e du groupe 1 avec 1 point avant son ultime déplacement du jour en Suède) et la Lituanie (4e du groupe 2 avec 0 point avant de clore sa campagne au Kosovo demain), les équipiers de Laurent Jans doivent idéalement prendre trois points, sinon un, ce soir contre une nation, l’Irlande du Nord, qui doit s’imposer au stade de Luxembourg pour acter son retour en grâce et en Ligue B sans dépendre du résultat d’une Bulgarie en position de lui ravir la montée.
Une nation qui a pris autant de buts en cinq journées que le Luxembourg n’en a marqué, ne s’est inclinée qu’une fois en six confrontations directes entre les deux pays, le 10 septembre 2013 (3-2 en éliminatoires du Mondial-2014), et reste sur trois succès face aux hommes de Luc Holtz, dont un dans cette même enceinte de Gasperich. Mais plus que le souvenir de ce match amical de mars 2022 où ils s’étaient fait renverser (1-3) après l’ouverture du score de Marvin Martins, c’est leur entame catastrophique et leur prestation globale du match aller (2-0, score acquis après 17 minutes) à Belfast, que les Rout Léiwen voudront effacer, ce soir devant leur public. Mais aussi tout ce qui a suivi, et tout ce qui a précédé, dans une année 2024 à oublier en tous points, mais qui peut encore être vaguement sauvée.