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[Football] Sans Chanot en défense centrale, on fait comment ?


Chanot et Mahmutovic vont-ils prendre des chemins différents et l’un s’emparer pour de bon d’une place de titulaire pendant que l’autre en finira avec la sélection?

NATIONS LEAGUE La mise à l’écart de Maxime Chanot pose la question de savoir quelle charnière pourrait voir le jour. Et surtout de savoir qui en sera le patron.

Est-ce la fin du règne de Maxime Chanot sur la défense centrale luxembourgeoise, après 71 sélections? Répondre à la question, après les échanges tendus entre le joueur et son entraîneur ces dix derniers jours et qui ont abouti à sa non-convocation pour la Bulgarie et l’Irlande du Nord, n’a pas grand intérêt.

L’urgence pour le seul homme qui pourrait apporter une réponse à l’avenir d’un des piliers du Los Angeles FC, Luc Holtz, est ailleurs : trouver au moins un nouveau patron. Et il se serait sans doute bien passé du clash avec l’homme qu’il a placé aux commandes du secteur défensif en juin 2013, lors d’un déplacement à Bakou. Parce que, s’il a énormément de cartes en main, le sélectionneur doit être en train de se demander laquelle jouer.

Sur les vingt-cinq derniers matches des Rout Léiwen, Chanot avait vampirisé les titularisations, dans l’axe : seize. Et avec onze titularisations et une campagne des éliminatoires de l’Euro très réussie, Enes Mahmutovic, 27 ans, devrait faire figure de successeur évident. Or il ne l’est plus. Plus depuis son expulsion extrêmement précoce (après six minutes de jeu) avec le NAC Breda, lors de la première journée d’Eredivisie néerlandaise, le 9 août, qui l’a fait passer du statut de titulaire en puissance dans son nouveau club à celui peu enviable de remplaçant de luxe.

Un coup du sort qui désole Holtz, qui s’est expliqué en conférence de presse la semaine dernière, sur son choix de se passer d’un garçon irréprochable en 2023 : «Malheureusement, il a peu de temps de jeu à Breda, or pour un grand gabarit comme lui, les enchaînements sont plus difficiles dans ces conditions. Moins il a de temps de jeu, plus il a du mal à être performant au haut niveau. On a vu en septembre qu’il était en difficulté, j’attends qu’il ait plus de temps de jeu en club pour être performant au niveau international. Il fait partie de ce groupe depuis pas mal d’années. Maintenant, qu’il soit titulaire ou non dès la semaine prochaine ou dans quelques mois, je ne peux pas le dire. Mais c’est un taulier de cette défense.»

«Pour moi, Korac doit jouer»

Pour Maxime Chanot, qui a pris la liberté, en début de semaine, d’évoquer l’identité de ceux qui pourraient être ses successeurs, il n’y a pas de doute non plus sur l’envergure que peut prendre Mahmutovic, encore plus en son absence. «Je l’adore, mais il faut lui donner de la confiance. Tu ne peux pas le mettre, l’enlever, le remettre… Notre défense centrale, elle change sans cesse!»

Ce n’est pas complètement faux, mais seulement à moitié vrai. Depuis début 2023, les Rout Léiwen ont quand même surtout joué avec une charnière à deux éléments (hormis face au Portugal et lors des deux derniers rendez-vous en Nations League) et n’ont pas non plus grandement bouleversé les codes : Gerson a eu droit à cinq titularisations quand son coach voulait privilégier sa qualité de relance, Carlson a amené ses qualités de guerrier et de joueur de tête à quatre reprises, Korac (23 ans) est le petit nouveau qui grimpe avec trois capes d’entrée de jeu, tandis que Jans, M. Martins et D’Anzico n’ont qu’une apparition au coup d’envoi à ce poste. À la relance avec Hermannstadt, en D1 roumaine, Vahid Selimovic aimerait bien repostuler lui aussi, dès que possible.

Fatalement, Chanot en a profité pour jouer aux faiseurs de rois. Et la logique, à l’entendre, c’est la constitution d’une charnière d’obédience kosovaro-serbe. «Pour moi, Mahutovic doit commencer tous les matches, assure l’homme par qui les remous sont arrivés, la semaine passée. Tout comme Korac, pour qui je prêche depuis un certain temps.

Il doit jouer au vu de ses qualités et de ce qu’il montre à chaque rassemblement.» Cette logique n’est pas encore d’actualité à bien écouter Luc Holtz, quand bien même l’ancien Folaman avait avalé Dzeko à Zenica, l’an dernier, et gagné ses galons de «patron» (c’est en tout cas ce que Le Quotidien avait cru bon de titrer) au fil d’un match retour tout aussi exceptionnel contre les Bosniens.

De toute façon, après deux déplacements à seulement un but encaissé (merci Moris, qui a repoussé un penalty en Hongrie contre le Bélarus), mais avec une charnière à trois têtes, il n’est pas encore écrit que Luc Holtz soit prêt à lâcher cette organisation.