Les stations d’épuration luxembourgeoises produisent plusieurs milliers de tonnes de boues épuratoires. Serge Wilmes, le ministre de l’Environnement, du Climat et de la Biodiversité, expose les différentes façons dont elles sont traitées.
En 2022, l’administration de l’environnement indiquait que 10 676 tMS (tonnes de matière sèche) de boues épuratoires avaient été produites au Luxembourg. Dans une question parlementaire, les députés socialistes Mars Di Bartolomeo et Claire Decourt interrogent Serge Wilmes, le ministre de l’Environnement, du Climat et de la Biodiversité, quant à la constitution et à l’utilisation de cette matière.
Pour rappel, ce sont les communes qui sont chargées d’assurer la collecte, l’évacuation et l’épuration des eaux urbaines résiduaires. Elles ont également la responsabilité d’assurer le traitement des boues épuratoires. Ces dernières sont constituées de matière organique mais « sont également chargées avec des métaux, de résidus de médicaments ou de microplastiques, ce qui limite leur utilisation pour certaines activités », souligne le ministre dans sa réponse.
Incinérées ou valorisées
89,7% de ces boues sont incinérées en Allemagne (46%), au Luxembourg (36,9%) ou en Belgique (6,8%). 10% sont valorisées en agriculture et 0,3% deviennent du composte au Grand-Duché. « La quantité de boues d’épuration qui a été incinérée, compostée ou directement valorisée en 2022 s’élève à 12.520 tMS », indique Serge Wilmes. On observe une différence entre les quantités indiquées pour la production propre et pour la valorisation. Celle-ci « résulte des quantités stockées (quantités de 2021 valorisées en 2022) », précise le ministre.
Épandues sous conditions
Les boues doivent remplir certaines conditions pour être épandues sur des surfaces agricoles. Celles-ci sont établies par le règlement
grand-ducal du 23 décembre 2014. Il indique que les concentrations en métaux lourds des boues d’épuration ne doivent pas dépasser les valeurs limites fixées en annexe du règlement grand-ducal.
Aussi, l’usage des boues d’épuration en zones sensibles (p.ex. zones de protection des eaux potables ou encore zones de protection naturelles) ainsi que dans une zone inférieure à 30 mètres des lisières forestières est interdit. Enfin, il est interdit d’utiliser plus de 3 tonnes de matière sèche par an et par hectare et les boues non traitées doivent être incorporées ou injectées dans les sols.
Le ministre annonce que les polluant éternels ou PFAS « ne sont pas analysés de façon systématique dans les eaux usées transitant par les stations d’épuration ». Toutefois, dans le cadre des études de faisabilité pour la mise en place potentielle d’une 4ième étape épuratoire, certaines analyses sont réalisés pour notifier la présence de certains PFAS (PFBA, PFOA, PFBS et PFOS) est analysée. « Vu que ces études sont toujours en cours une appréciation définitive n’est à ce stade pas possible » conclut Serge Wilmes.