Accueil | Actualités | Un mois de contrôles aux frontières pour la COP21

Un mois de contrôles aux frontières pour la COP21


illustration DR

Avec le rétablissement des contrôles aux frontières pour un mois à partir de vendredi, la France se met en ordre de bataille avant la conférence de Paris sur le climat (COP21). Un casse-tête pour les forces de l’ordre, sur fond de menace terroriste.

Le gouvernement doit faire face à au moins deux enjeux de sécurité majeurs avec la COP21, organisée du 30 novembre au 11 décembre au Bourget, au nord de Paris : la protection de 195 délégations officielles et le maintien de l’ordre lors d’importantes manifestations en marge de cette conférence. Matignon avait annoncé début septembre que 1 500 policiers, gendarmes et pompiers seraient directement mobilisés sur le site du Bourget et ses abords afin d’assurer la sécurité des quelque 35 000 visiteurs quotidiens attendus.

Côté manifestations, c’est la marche de mobilisation de la « coalition climat », dimanche 29 novembre dans la capitale et plusieurs grandes villes, avec au moins des dizaines de milliers de participants, qui concentre l’attention des autorités. Un important travail de renseignement a été mené pour anticiper la montée à Paris de « zadistes » (pour ZAD, « zones à défendre ») hostiles au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) ou au Center Parcs de Roybon (Isère), d’opposants à la ligne à grande vitesse Lyon-Turin, voire de « black blocks » d’ultra-gauche, selon des responsables des forces de l’ordre.

« Ce n’est pas Mission impossible« 

La France a décidé de rétablir le contrôle à ses frontières pour un mois, possibilité offerte par les accords créant l’espace Schengen, cette zone de libre circulation intérieure qui inclut 26 pays européens. Ce n’est pas une première : elle l’avait fait pour un sommet de l’Otan en 2009 et pour le G20 à Cannes en 2011, tandis que le Danemark avait procédé de même pour la COP de Copenhague en 2009, comme la Pologne pour celle de Varsovie en 2013.

« Ce n’est pas une fermeture des frontières, mais un rétablissement des contrôles. Cela consiste à effectuer aux frontières françaises les contrôles habituellement effectués aux frontières Schengen, c’est comme si on rapprochait la frontière pendant ce temps-là », explique-t-on au ministère de l’Intérieur. « On commence en amont parce que plus tôt on le fait, pour les groupuscules violents, plus ça les contraint dans leurs déplacements. »

Sur le même sujet : Contrôle aux frontières : « Déjà que ça bouchonne à mort… »

Concrètement, des contrôles auront lieu aux 285 « points de passage transfrontaliers » (voies d’accès routières et fluviales, aéroports, trains…) que compte la France. Mais il n’y aura « pas de bouleversement physique, pas de déploiement de forces aux frontières », précise-t-on Place Beauvau. La police aux frontières, renforcée avec des réservistes, sans compter les agents des douanes, « est déjà présente », « la différence est qu’elle contrôlera. Il n’y aura pas de contrôles archisystématiques ».

« Nous sommes dans un pays qui a été visé par le terrorisme, donc nous savons très bien que le contexte est difficile », avait confié mi-septembre le secrétaire général à l’organisation de la COP21, Pierre-Henri Guignard. Mais si la préparation du dispositif de sécurité « est parfois encore un casse-tête », « ce n’est pas Mission impossible, car cela a très bien été anticipé en amont », assure un responsable des forces de l’ordre.

AFP/A.P