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OGBL et LCGB : l’aide-soignant à «revaloriser en priorité»


La contre-proposition du camp syndical entend «renforcer le binôme infirmier/aide-soignant et garantir des soins de meilleure qualité».

Le camp syndical s’oppose à la proposition de la Copas de créer une nouvelle profession intermédiaire entre l’aide-soignant et l’infirmier pour lutter contre la pénurie de personnel.

Il y a une petite semaine, la Confédération des organismes prestataires d’aides et de soins (Copas) avait sonné l’alerte à l’occasion d’une table ronde. Selon les calculs de l’association patronale, les besoins en personnel infirmier sont importants, avec plus de 900 postes à pourvoir d’ici cinq ans. «Cette pénurie, accentuée par une dépendance aux travailleurs transfrontaliers, est devenue structurelle, car les pays voisins adoptent des mesures pour retenir leur personnel, rendant cette main-d’œuvre moins accessible», alertait encore la Copas.

La confédération s’engage activement dans la création d’une passerelle qui viendrait combler l’écart entre aides-soignants et infirmiers et de formations en cours d’emploi. Une des propositions pour contrer cette pénurie de personnel serait la création d’une nouvelle filière d’études qui permettrait aux titulaires d’un DAP d’aide-soignant d’accéder à un diplôme de niveau bac professionnel, leur offrant ainsi de meilleures perspectives de carrière. Une telle réforme est censée augmenter l’attractivité des métiers du soin.

Un «dumping salarial» est redouté

Dans un communiqué diffusé hier, l’OGBL et le LCGB expriment leur opposition à la création de nouvelles professions de santé. Pour eux, la «revalorisation de l’aide-soignant doit être la priorité». «Il est essentiel de valoriser le métier d’aide-soignant en ajustant ses responsabilités et en permettant une progression de carrière qui pourrait mener au niveau du technicien. Cette évolution renforcerait le binôme infirmier/aide-soignant et garantirait des soins de meilleure qualité, tout en offrant de nouvelles perspectives aux aides-soignants, entre autres au sein du secteur hospitalier», développent les deux syndicats représentatifs du secteur.

Pour le camp syndical, «ajouter une nouvelle profession risque d’accentuer les confusions et la concurrence entre les nombreuses professions de santé déjà existantes». La Copas est même soupçonnée de vouloir exercer un «dumping salarial». Les attributions qui seraient confiées à cette nouvelle profession intermédiaire consisteraient à assumer «une grande partie des responsabilités et des fonctions normalement réservées à un infirmier, mais avec une rémunération inférieure». Par conséquent, il serait «illusoire de croire que la création d’une profession supplémentaire aidera à résoudre la pénurie de personnel».

OGBL et LCGB s’opposent ainsi à la Copas, mais aussi aux ministres de tutelle Martine Deprez (Santé et Sécurité sociale) et Max Hahn (Famille).

Soutien pour «réduire les écarts salariaux»

Par contre, les deux syndicats se disent en accord avec la Copas sur la «nécessité d’harmoniser les conditions de travail dans le secteur des soins et le secteur hospitalier». L’objectif doit être d’établir une convention collective unique. «Cette harmonisation est indispensable afin de réduire les écarts salariaux qui existent entre les conventions collectives FHL (NDLR : Fédération des hôpitaux luxembourgeois) et SAS (secteur d’aide et de soins et secteur social) pour des professions pourtant identiques», soulignent OGBL et LCGB.

Ils estiment que des «discussions sérieuses sur une réelle harmonisation (…) ne peuvent plus attendre». Le gouvernement est d’ailleurs appelé à agir pour «mettre fin aux inégalités existantes et à faire les pas nécessaires en direction d’une convention collective de travail unique».

D’une manière plus globale, le camp syndical réclame d’être invité «sans délai» aux discussions concernant la réforme des professions de santé. «Aucune décision ne devrait être prise dans la précipitation, sans que toutes les parties concernées aient été consultées», insistent OGBL et LCGB.