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Changements climatiques : 50 % des Luxembourgeois prêts à s’adapter


41 % des Luxembourgeois ont subi des inondations. (Photo : Fabrizio Pizzolante)

La majorité des Luxembourgeois reconnaissent l’importance d’agir contre les changements climatiques… Mais ils ne sont que la moitié à être prêts à adapter leurs modes de vie en conséquence, selon l’enquête de la BEI.

En pleine COP 29, les changements climatiques sont au cœur des discussions. Leurs problématiques sont d’autant plus urgentes en Europe puisque, selon un rapport de l’Agence européenne pour l’environnement, elle est le continent qui se réchauffe le plus rapidement. À mesure que les températures mondiales augmentent, les phénomènes météorologiques extrêmes devraient s’y multiplier de plus en plus. Cette aggravation entraine des difficultés sur le plan des infrastructures et met en danger la stabilité de l’approvisionnement mondial en eau et en nourriture. Il y a alors un besoin urgent de déployer des stratégies globales d’adaptation aux changements climatiques.

C’est dans ce contexte que la Banque européenne d’investissement (BEI) a publié sa septième enquête annuelle sur le climat. Elle donne un aperçu du sentiment des citoyens de l’UE et des États-Unis à l’égard des changements climatiques. Au Luxembourg, 500 personnes y ont participé. Et le constat est sans appel : «les changements climatiques sont au deuxième rang des défis les plus importants auxquels leur pays est confronté, derrière l’augmentation du coût de la vie», relève la BEI. 95 % des Luxembourgeois interrogés reconnaissent la nécessité de s’adapter aux changements climatiques. 47 % considèrent même cette adaptation comme une priorité pour les années à venir.

L’impact sur les modes de vie

Ce ressenti ne leur vient pas de n’importe où : «Leur expérience personnelle de phénomènes météorologiques extrêmes les conforte dans leur sentiment qu’il faut agir sans délai.» 79 % d’entre eux y ont été confrontés au moins une fois lors des cinq dernières années. Sur l’ensemble de la population, 47 % ont souffert de forte chaleur, 42 % ont connu de violentes tempêtes ou des épisodes de grêle et 41 % ont subi des inondations. Pour rappel, le Luxembourg avait été noyé par des inondations historiques en 2021. Elles avaient provoqué plus de 133 millions d’euros de dégâts matériels et avaient été la catastrophe naturelle la plus coûteuse de l’histoire pour les assurances luxembourgeoises.

«Les conséquences des phénomènes météorologiques extrêmes sont à la fois concrètes et diverses», ajoute la BEI. 69 % des Luxembourgeois interrogés ont déclaré en avoir pâti. Parmi ces conséquences, on retrouve des perturbations des transports (39 %), des dommages matériels (24 %) et des primes d’assurance supplémentaires (20 %). «La moitié des personnes interrogées reconnaissent qu’elles devront adapter leur mode de vie.» Comment ? En déménageant dans un endroit moins vulnérable (18 %) ou dans une région ou un pays plus froid (12 %). «Pour que les particuliers puissent s’adapter, il faut qu’ils soient bien informés», ajoute la BEI.

Les mesures à privilégier

Dans son enquête, la BEI proposait aux personnes interrogées de choisir parmi une liste de priorités clé pour l’adaptation aux changements climatiques. Selon 52 % d’entre elles, il est primordial de de refroidir les villes en aménageant des rues bordées d’arbres ou en créant des espaces verts. La moitié pense également qu’il faut améliorer les infrastructures, notamment avec des meilleurs systèmes d’évacuation des eaux, des ouvrages de protection contre les inondations, des abris anti-tempête ou des réseaux électriques résilients. 37 % pense également que planter de la végétation plus résistante aux changements climatiques.

Pour payer ces aménagements, les Luxembourgeois interrogés sont 39 % à estimer que les coûts devrait être supportés par les entreprises et les industries qui contribuent le plus aux changements climatiques. 30 % considère que tout le monde devrait y contribuer à parts égales. Et seulement 14 % disent que les plus riches devraient supporter les coûts au moyen d’impôts plus élevés. En ce qui concerne les personnes qui devraient bénéficier en priorité à l’aide à l’adaptation, 55 % souhaitent que tout le monde devrait y avoir le droit sur un pied d’égalité, alors que 22% pensent que les habitants de régions à haut risque devraient être les premiers bénéficiaires et 15 % estiment que ce doit être les personnes à faible revenu.