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Risque nucléaire : trois rappels sur la distribution des comprimés d’iode


Vingt-sept pharmacies sont mobilisées pour cette nouvelle campagne de distribution de pastilles d’iode. Dans certaines officines, proches des lotissements, les nouveaux habitants sont au rendez-vous. (photo RL/Armand Flohr)

Si vous résidez en France dans un rayon de 10 km autour de la centrale de Cattenom, vous êtes invités à retirer de nouveaux comprimés d’iode stable en pharmacie. Un geste simple, le seul d’ailleurs, qui permet de se prémunir en cas de fuite radioactive dans l’atmosphère.

Alors que la France assume un nouveau – et massif – programme nucléaire, il est intéressant de connaître deux ou trois choses sur le volet prévention des risques. L’actualité du moment, c’est la campagne de distribution des comprimés d’iode aux populations riveraines de la centrale de Cattenom (rayon de 10 kilomètres) qui a débuté le 15 septembre. On révise les bases.

Les pastilles sont délivrées sans justificatif
Vrai
Jusqu’à présent pour obtenir des comprimés d’iode stable, il fallait montrer patte blanche : un courrier justificatif et une pièce d’identité. Cette année, rien de tout cela : il suffit de se présenter au comptoir d’une des vingt-sept pharmacies mobilisées dans le pays thionvillois pour se voir délivrer la ou les boîtes nécessaires. Il faut compter une boîte pour une famille de quatre personnes. Un stock à part est prévu pour les établissements recevant du public (hôpitaux, établissements scolaires, Ehpad, mairies…). Les commerces, les associations, les entreprises doivent également se fournir. Et bien entendu, tout ceci reste gratuit.

L’iode stable doit être pris en prévention
Faux
Si détenir de l’iode stable chez soi fait bien partie de la politique globale de prévention des risques d’accident nucléaire, il ne faut en aucun cas en ingérer si on ne vous invite pas à le faire. L’absorption de comprimés d’iode stable est indiquée en cas de rejets radioactifs dans l’atmosphère. L’iodure de potassium vient alors saturer la glande thyroïde et empêche l’iode radioactif de se fixer puis de générer des cancers. Son efficacité est de 100 % deux heures avant le début des rejets de particules radioactives ; puis de 50 % dans un délai de six heures après le rejet. Les effets sont limités à 24 heures. La France n’a jamais connu d’accident nucléaire grave mais si tel devait être le cas, seule la préfecture est habilitée à vous demander d’avaler lesdites pastilles (alerte par SMS, radio du service public ou tout autre moyen de communication).

L’efficacité de l’iode est variable
Vrai
Tout le monde peut prendre des comprimés d’iode mais l’efficacité du composé est surtout vraie chez les enfants, les adolescents et les jeunes adultes car passé un certain âge, la thyroïde diminue de volume, de sensibilité, et la capacité d’absorption devient moindre. Si vous avez subi une ablation totale de la thyroïde, alors les comprimés d’iode ne vous sont pas utiles. De même si l’ablation de la thyroïde est partielle, cette dernière est incapable de concentrer l’iode.

C. F.