Kamala Harris ou Donald Trump ? Peu importe le verdict final, les pays européens devront nouer de nouveaux liens avec les États-Unis. Le retour à la Maison-Blanche de l’ancien président républicain constituerait une rupture brutale. Un scénario plus harmonieux s’annonce en cas d’élection de la vice-présidente démocrate, même si cette dernière possède une attitude plus réservée envers l’Europe que le président sortant, Joe Biden.
Dans un entretien accordé à l’Agence France-Presse (AFP), Jean-Claude Juncker estime que le Vieux Continent ne doit pas se montrer «craintif», quelle que soit l’issue de l’élection présidentielle américaine. L’ex-président de la Commission européenne fait passer deux messages aux dirigeants actuels.
Avec Donald Trump, il faudra faire preuve «d’une fermeté qui ne laisse aucune place aux ambiguïtés». Kamala Harris défendra, elle aussi, «avec détermination les points de vue américains». «Ce sera une relation amicale, mais pas exempte de conflits», estime l’ancien Premier ministre luxembourgeois.
Mais est-ce que l’UE se retrouve aujourd’hui dans une position de force pour établir «une relation d’égal à égal» avec les États-Unis ? La réponse est plutôt non. En France, le président Emmanuel Macron est très fragilisé après les élections législatives anticipées de cet été, dont est sorti dans la douleur un gouvernement sans majorité à l’Assemblée nationale.
En Allemagne, la coalition du chancelier Olaf Scholz risque de voler en éclats, sur fond de panne de croissance de la première puissance économique du continent. En parallèle, les alliés européens de l’Ukraine peinent à fournir en nombre suffisant des armes afin de permettre à Kiev de continuer à résister à l’agresseur russe.
Donald Trump n’hésitera pas à pleinement profiter de ces faiblesses, aussi pour remettre en cause l’OTAN. Kamala Harris compte maintenir la solidarité avec l’Ukraine et devrait envisager des relations transatlantiques moins conflictuelles. Jean-Claude Juncker clame que «nous ne sommes pas comme des souris devant le chat Trump». Et devant le chat Harris ? La souris européenne est obligée de prendre rapidement du poids pour ne pas être dévorée.