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Pour les républicains du Luxembourg : «Nous avons besoin de quelqu’un de fort»


Depuis un peu moins d’un an, William Abundes est le président de la section luxembourgeoise des Républicains à l'étranger. (photo DR)

William Abundes, le président de Republicans Overseas au Luxembourg, souhaite voir Donald Trump revenir au pouvoir aux États-Unis.

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Pour vous, quels sont les points clés du programme de Trump ?

William Abundes : Les points clés sont l’économie, l’immigration et le droit. Si vous regardez les États-Unis, nous avons une inflation élevée et le principal problème de l’inflation, ce sont les dépenses publiques. Elles sont hors de contrôle. Il faut les ramener à un niveau raisonnable.

Sous la présidence de Trump, nous n’avions pas de problèmes d’inflation. Il est bon avec les entreprises, il leur permet de travailler librement, avec très peu d’interventions du gouvernement. C’est ce en quoi croient les républicains. C’est ce en quoi croient les Américains.

Après l’attaque du Capitole et ses multiples démêlés judiciaires liés à ses activités commerciales et politiques, pensez-vous que c’était une bonne idée pour Trump de se présenter à nouveau ?

Oui, absolument. Nous avons besoin de quelqu’un de fort en économie, fort en défense. Nous n’avons pas eu de guerres sous Trump. Nous n’aimons pas les guerres, personne n’aime les guerres, mais malheureusement, quand vous avez un gouvernement faible, les guerres commencent à éclater.

Ce n’était pas une campagne électorale

Comment avez-vous trouvé cette campagne ?

Ce n’était pas une campagne électorale. Les démocrates ont utilisé ce qu’ils appellent le law fair contre Trump, une stratégie qui permet de garder les gens au tribunal pour qu’ils ne puissent pas continuer à faire leur business. Trump est au tribunal depuis longtemps à cause de nombreuses affaires et de poursuites judiciaires.

Aussi, deux ex-conseillers de Trump, Steve Bannon* et Peter Navarro**, ont été mis en prison. L’animateur de radio Alex Jones***, qui soutient Trump, a également été réduit au silence. Ils ont utilisé la loi pour poursuivre ces gens, ils ont utilisé beaucoup de choses injustement et illégalement pour empêcher Trump de faire campagne.

Quant à la campagne de Kamala Harris, elle a fait campagne autant qu’elle le pouvait ou le devait. Personne ne l’avait vue, personne ne la connaissait. Elle a donc pu profiter du peu de temps qu’elle a passé sous le feu des projecteurs. Mais je ne pense pas qu’elle ait fait du bon travail. Tout cela a été vraiment étrange.

Pensez-vous que Donald Trump a réussi à bien adapter sa campagne quand Kamala Harris a remplacé Joe Biden ?

Ce n’était pas un grand changement parce que Biden faisait campagne sur ce que l’administration actuelle fait et a fait, et Kamala n’est qu’une continuation de cela. Elle fait partie de ce qu’ils ont construit, des décisions qui ont été prises. Pour moi, il n’y a pas eu de vrais changements.

Pour vous, est-ce que le premier mandat de Trump en tant que président joue en sa faveur ?

Oui, notamment si vous regardez l’économie et la croissance. À l’époque, quand Trump a dit qu’il allait faire croître l’économie jusqu’à 3 %, l’ancien président Obama a répondu qu’il était fou, qu’il ne le ferait jamais. Mais, dans les faits, il y est presque arrivé. Pour résumer la politique américaine, les républicains croient en une économie libre et les démocrates ont tendance à utiliser le gouvernement pour contrôler qui peut faire quoi.

Par exemple, les démocrates veulent protéger l’environnement. C’est très bien, mais ils doivent faire attention aux lois qu’ils font passer. Il ne faut pas que les gens aillent en justice tout le temps pour n’importe quoi sur ce sujet. C’est ce qui commence à se produire lorsque vous avez trop de lois. Il est difficile de faire croître une entreprise ou même de rivaliser avec d’autres entreprises si la législation prend trop de place. Aussi, il est compliqué de rivaliser avec des pays comme la Chine, qui n’ont que très peu de lois qui contrôlent ce qu’ils font. C’est une question d’équilibre et l’économie est très importante pour les États-Unis. Trump l’a bien compris.

Selon vous, qu’est-ce qui va faire la différence pour Trump le 5 novembre ?

Pour moi, le résultat est déjà fait. Les électeurs ont déjà décidé qui ils allaient élire. Le reste de la campagne ne veut rien dire. Sur le marché des paris, pour l’instant, les parieurs sont 60 % à dire que Trump va gagner. Donc, si les gens sont prêts à parier, c’est qu’il doit y avoir des informations, des indications que le peuple américain va voter pour Trump.

Vous semblez très confiant quant à une victoire de Donald Trump. 

Oui. Tout peut arriver. Si, d’une manière ou d’une autre, le vote est entaché, alors oui, cela pourrait aller dans le sens inverse. Nous sommes surpris à chaque fois que nous avons une élection. Parfois, cela n’a pas de sens. Lorsque Trump a battu Hillary en 2016, beaucoup de gens ne l’ont pas vu venir. C’est en partie la faute d’Hillary, car elle pensait avoir gagné l’élection et elle n’a pas fait campagne comme elle aurait pu ou dû le faire. Donc, elle a perdu plusieurs États et cela a suffi à Trump pour remporter la présidence. De plus, personne ne croyait que Trump, qui n’est pas un politicien, pouvait gagner une élection.

Nous ne voulons pas détruire l’Europe, c’est notre alliée

Comment vivez-vous un moment comme celui-ci depuis le Luxembourg ?

Ce que je veux voir, c’est un gouvernement américain qui fait ce qui est bien pour le peuple américain. Si c’est bien pour le peuple américain, ce sera bien pour l’Europe et ça devrait l’être aussi pour le reste du monde. Donc, pour que l’économie américaine fonctionne correctement, elle doit avoir des partenaires commerciaux et l’Europe est notre plus grand partenaire commercial. Nous voulons prendre soin d’elle.

Nous ne voulons pas détruire l’Europe, elle est notre alliée. Nous voulons que notre économie se développe ainsi que la sienne. Nous voulons qu’elle soit en sécurité. Quand nous serons en sécurité, elle sera en sécurité. En tant qu’Américain, je vois que ce qui est bon pour l’Amérique est bon pour l’Europe. Et encore une fois, je crois qu’un gouvernement fort, un gouvernement qui fait croître l’économie, peut aider l’Europe.

L’influent idéologue d’extrême droite Steve Bannon a été condamné en octobre 2022 à quatre mois d’emprisonnement pour son refus de coopérer à l’enquête parlementaire sur l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021. Il a été libéré mardi dernier.

** Cet ancien conseiller économique avait refusé de se rendre à une convocation de la commission de la Chambre des représentants qui enquêtait sur l’assaut du Capitole. Condamné à quatre mois de prison, il a été libéré en juillet dernier.

*** Animateur radio et complotiste, il a été banni de YouTube et de Facebook. Il a été condamné pour avoir menti sur la tuerie de Sandy Hook, la pire tuerie d’élèves de l’histoire des États-Unis, la qualifiant de «canular».