Le «Plaidoyer social», une nouveauté portée par la Fedas, vise à peser davantage dans les débats politiques et législatifs. La plateforme se veut toutefois «distincte» du «Plaidoyer politique» de Caritas.
L’espoir de sauver le «Plaidoyer politique» de la Fondation Caritas, non repris par la nouvelle association Hëllef um Terrain (HUT), était revenu début octobre. Le Premier ministre, Luc Frieden, avait, devant la Chambre, mis en perspective une possible solution pour recaser les employés de cette entité qui accompagnait de manière critique la politique sociale menée au Luxembourg. La Fédération des acteurs du secteur social (Fedas) était citée comme possible repreneuse de ce service.
Il n’en sera rien, davantage sur la forme que sur le contenu. La semaine dernière, le conseil d’administration de la Fedas a décidé de lancer son «Plaidoyer social», une plateforme qui se veut «distincte et indépendante» du «Plaidoyer politique» de Caritas. «Son initiative (…) marque la volonté de la Fedas Luxembourg d’adopter une approche couvrant l’ensemble du secteur social et adressant des problématiques transversales afin de garantir une politique sociale forte et solidaire», est-il souligné dans un communiqué.
La Fedas se présentait déjà comme «porte-parole de l’action sociale auprès du gouvernement et du grand public». Ses domaines d’action sont variés, allant de l’aide à l’enfance à la prise en charge des seniors, en passant par l’inclusion sociale et professionnelle. Ce «défenseur des causes sociales» veut aujourd’hui renforcer son rôle de «partenaire stratégique pour tous ceux qui œuvrent en faveur d’une société plus inclusive, solidaire et bienveillante».
L’engagement pour le bien-être des plus vulnérables restera le fil conducteur de l’action du «Plaidoyer social». L’indépendance par rapport aux institutions ministérielles serait, en outre, «essentielle pour que la voix des associations et des fondations du secteur social soit entendue et valorisée dans les débats politiques et législatifs».
Lutte contre la pauvreté et l’exclusion
Une de ses «missions ambitieuses» sera l’intensification des actions de plaidoyer auprès des instances gouvernementales «en mettant en avant des enjeux critiques tels que la gouvernance, la transparence, la pérennité et la durabilité des structures sociales». L’affaire de détournement qui a coulé Caritas aurait d’ailleurs «souligné la nécessité d’un secteur social luxembourgeois résilient, transparent et inclusif, apte à relever les défis sociétaux actuels». C’est pourquoi la Fedas compte aussi «exiger un financement stable prévisible, essentiel pour garantir la pérennité des initiatives sociales».
En outre, la Fedas veut s’engager «pour des politiques publiques qui luttent contre la pauvreté et l’exclusion». L’engagement pour l’égalité sera le levier pour «combattre toutes formes de discrimination et favoriser une société inclusive où chacun accède aux ressources et aux opportunités».
Afin de «renforcer la pertinence de ses actions», le «Plaidoyer social» compte créer des «espaces de dialogue et de coconstruction», via des groupes de travail et forums. «Cette démarche participative permettra une meilleure adéquation entre les services offerts et les attentes des bénéficiaires», précise encore la Fedas.
La Fedas en bref
La Fédération des acteurs du secteur social au Luxembourg regroupe sous son toit 195 organismes membres qui emploient quelque 15 000 personnes. L’entente patronale se définit comme «acteur incontournable de l’action sociale dans le pays». L’ambition serait d’œuvrer «ensemble pour promouvoir l’inclusion et la solidarité à travers des initiatives sociales innovantes».
La Fedas, fondée en 2018, est l’héritière d’un groupement d’associations actif depuis 1977. Elle repose sur trois domaines d’action : formation, développement et représentation. Grâce au «Plaidoyer social», la Fedas compte «amplifier son impact social et (…) fédérer les acteurs du secteur autour de valeurs de solidarité».