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Conduite sans permis : les prévenus ne savaient pas qu’ils n’étaient pas valables


Les deux prévenus ne savaient pas que leurs permis n’étaient plus valides.

Philippe et Ndiawar étaient tous deux convaincus d’avoir un permis de conduire en règle. C’était pourtant loin d’être le cas, comme les policiers qui les ont arrêtés le leur ont appris.

Les deux prévenus risquent d’être privés de leurs permis de conduire encore pendant un certain temps. Dix-huit mois pour Philippe et trente-quatre mois pour Ndiawar, si le tribunal choisit de suivre les réquisitions du ministère public à leur encontre.

Philippe est tombé dans un contrôle de police le 11 janvier dernier à 1 h 45 du matin à Kayl alors qu’il rentrait chez lui. Les agents qui ont contrôlé les papiers de son véhicule ont annoncé au jeune homme de 24 ans que son permis de conduire n’était plus valable. Il se trouvait sous le coup d’une suspension administrative pour raisons de santé délivrée près d’un an plus tôt par le ministère de la Mobilité et des Transports.

À la barre de la 12e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg, le jeune homme a prétendu ne pas avoir été informé de cette suspension. «Je n’ai pas reçu de courrier m’en informant. J’ai consulté MyGuichet devant les policiers. J’avais toujours mes 12 points», a-t-il indiqué, convaincu d’être dans son bon droit. «Une suspension ne signifie pas forcément que vous perdez tous vos points», lui explique le président de la chambre correctionnelle avant de constater que ce n’est pas la première fois que le prévenu est impliqué dans une affaire de circulation. «Si nous décidons d’aller en voie de condamnation, un sursis de 33 mois d’interdiction de conduire risque de tomber», le prévient-il.

«Il s’agissait d’une incompréhension de ma part», a reconnu Philippe calmement avant de laisser son avocat, Me William Penning, prendre sa défense. «Mon client n’aurait pas pris le volant s’il n’avait pas été mal informé», a indiqué ce dernier avant d’expliquer que le fameux permis de conduire avait été suspendu en raison du traitement de son client consécutif à une violente agression qui lui avait laissé des séquelles physiques et psychologiques.

L’homme de loi a plaidé en faveur de la restitution de la voiture saisie à la suite du contrôle de police et a prié le tribunal d’assortir toute interdiction de conduire d’une exception pour les trajets professionnels.

Le prononcé est fixé au 21 décembre prochain.

Un permis pas si international

Ndiawar a eu la même surprise que Philippe. Du moins, la première fois qu’il a été arrêté par la police. La deuxième fois, il connaissait la chanson. Il comparaissait pour deux affaires de circulation sans permis de conduire valable face à la 18e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg mercredi.

«C’était un permis de conduire international. Je pensais qu’il était reconnu au Luxembourg. Je ne savais pas que quand on était résident, ce n’était plus le cas et que j’aurais dû repasser mon permis de conduire», a expliqué le Sénégalais. «La deuxième fois, je le savais. J’ai pris un risque», a-t-il reconnu avant d’étaler sa vie privée pour tenter de justifier sa décision. «Vous n’aviez pas le droit de prendre le volant et vous vous êtes fait prendre», a résumé le juge.

La première fois, le prévenu était sous l’influence d’alcool. 1,6 gramme d’alcool par litre de sang, a précisé la représentante du ministère public. «Je sais… Ma santé et ma religion me l’interdisent, mais j’ai une femme qui a le don de savoir comment s’y prendre pour m’énerver», a tenté d’expliquer le prévenu qui s’est défendu sans avocat, pour se dédouaner. Le parquet a requis plusieurs interdictions de conduire à son encontre pour conduite en état d’ivresse et défaut de permis de conduire valable, ainsi que deux amendes de 1 000 et 500 euros.

Ndiawar sera fixé sur son sort mercredi prochain.