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De l’ombre à la lumière

Il n’est plus question de choc inflationniste en 2025. Néanmoins, les ménages vont voir leur facture énergétique augmenter de plusieurs centaines d’euros. En cause, la levée partielle ou entière des boucliers étatiques introduits en réaction à la surchauffe sur les marchés provoquée par l’agression russe contre l’Ukraine. Il est confirmé que la hausse du prix de l’électricité se limitera à 30 % au lieu des 60 % projetés en l’absence d’intervention du gouvernement. Le prix du gaz est finalement censé augmenter de 14 %, alors que le Statec misait encore sur 17 % au printemps.

La Chambre des salariés (CSL) avançait en juin qu’un ménage avec une consommation moyenne serait confronté à un surcoût de 400 euros pour sa fourniture annuelle en gaz et 270 euros pour l’alimentation en électricité. Ces montants peuvent encore évoluer, surtout pour le tarif du gaz, mais il s’agira quoi qu’il en soit d’une charge financière supplémentaire non négligeable. Toujours selon la CSL, les habitations équipées d’une pompe à chaleur risquent de voir leur facture d’électricité augmenter de quelque 1 000 euros.

Ces calculs ont été effectués avant l’annonce de la nouvelle structure tarifaire pour l’utilisation du réseau d’électricité. La députée Joëlle Welfring (déi gréng) n’a pas tort de clamer que les gens ont été pris de court. À deux mois de l’arrivée de coûts potentiellement supérieurs, ce qui attend les consommateurs reste peu clair. Le gouvernement tient aujourd’hui à souligner que «la nouvelle structure tarifaire aura très peu d’impact sur la majorité des clients». Mieux, ils pourraient voir leurs coûts diminuer, à condition de mieux étaler sur la journée l’utilisation de leurs appareils à forte consommation électrique.

Entretemps, de premiers ordres de grandeur sont avancés. Pas de changement pour 80 % des ménages, surcoût potentiel de 200 à 300 euros par an pour les 20 % restants. Il est important de rapidement mettre en lumière des chiffres plus affinés, notamment pour ne pas mettre en péril l’objectif louable de lisser la consommation d’électricité. Les citoyens ont d’ailleurs intérêt à jouer le jeu, car, dans le cas contraire, l’extension du réseau se répercutera aussi sur la facture.