Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
La population du pays augmente. Nous étions 672 050 habitants au 1ᵉʳ janvier 2024. L’immigration y est évidemment pour quelque chose.
Le Statec a mis en ligne hier un document livrant de nombreux chiffres sur la démographie luxembourgeoise. Au 1ᵉʳ janvier 2024, le Luxembourg comptait ainsi 672 050 habitants, soit 11 241 de plus qu’en 2023 (+1,7 %). 354 372 ont la nationalité luxembourgeoise.
Cette augmentation de la population est moindre qu’en 2022 (+2,4 %), année marquée par l’arrivée de nombreux réfugiés de guerre ukrainiens. Ce taux d’accroissement, de 1,7 %, est l’un des plus bas de la dernière décennie (où ce taux variait de 2 à 2,5 %), à l’exception des années de Covid-19 (taux d’accroissement en 2020 et 2021 de respectivement 1,4 % et 1,7 %). Depuis 1981, la population du Luxembourg a augmenté de 84,3 %.
Parmi les données intéressantes soulignées par le Statec : le Luxembourg se distingue par son dynamisme démographique parmi les pays européens, et cela essentiellement grâce aux migrations internationales. En effet, ces dix dernières années, la croissance de la population a été due à un peu plus de 80 % aux migrations internationales.
Après une baisse des migrations survenue en 2020 en raison de la pandémie de Covid-19, les migrations sont reparties à la hausse en 2021 et ont atteint des niveaux record en 2022. En 2022, 31 433 personnes sont arrivées au Luxembourg pendant que 17 227 le quittaient. En 2023, le Luxembourg a recensé 26 964 arrivées (-14,2 % par rapport à 2022) tandis que 16 588 départs internationaux ont été enregistrés (-37 %).
En 2023, les citoyens européens sont responsables de 60,1 % des immigrations. En 2022, cette part n’était que de 52,5 % (s’expliquant surtout par le grand nombre d’immigrés ukrainiens : 4 268), tandis qu’elle était de 68,2 % en 2021.
Après les citoyens européens, ce sont les personnes ayant une nationalité asiatique qui immigrent le plus (3 284, 12,2 %). Ensuite viennent les personnes ayant une nationalité africaine (3 217, 11,9 %), européenne non UE-27 (2 769, 10,3 %) et américaine (1 408, 5,2 %).
Les Portugais en numéro 1
En 2023, les Portugais représentent la communauté qui a le plus immigré vers le Luxembourg. 3 638 Portugais, soit 13,6 % de l’ensemble des arrivants, ont décidé de s’installer au Grand-Duché. En 2021, les Portugais étaient pour la première fois depuis 2013 les plus nombreux à migrer vers le Luxembourg (3 885 personnes).
En 2022, ce sont les Ukrainiens qui ont le plus immigré vers le Luxembourg (4 268, 13,6 % des arrivants), alors qu’en 2023, ils ne se situent qu’au 9ᵉ rang, responsables de seulement 3 % des arrivées (807 arrivées). Les Français (3 145, 11,6 %) et les Italiens (1 947, 7,2 %) complètent le podium des immigrations vers le Luxembourg en 2023. Ensuite viennent les Luxembourgeois (1 820, 6,7 %), Espagnols (1 022, 3,8 %) et Indiens (889, 3,3 %) selon les données du Statec.
Les Indiens (889), les Ukrainiens et les Syriens (770) sont les seules nationalités en dehors de l’UE-27 qui se trouvent dans le top 10 des immigrations vers le Luxembourg en 2023. Les Chinois (452) sont la troisième nationalité asiatique la plus représentée.
Les Marocains (373) sont en tête du classement africain, devant les Tunisiens (329) et les Érythréens (321). Les arrivants de nationalité brésilienne sont les plus nombreux du continent américain (483), suivis des personnes de nationalité américaine (371) et des Colombiens (126).
Des Luxembourgeois loin de leurs frontières
Au 1er janvier 2024, un peu plus de 137 000 personnes détenant la nationalité luxembourgeoise vivent en dehors du territoire luxembourgeois, selon le Statec. La France est en tête avec 32 925 personnes. Puis viennent le Brésil (27 632), la Belgique (27 212) et l’Allemagne (20 466). Les trois pays limitrophes concentrent à eux seuls environ 59 % des Luxembourgeois habitant à l’étranger.
En cinquième et sixième position viennent les États-Unis (14 972) et la Suisse (2 859). Le nombre de Luxembourgeois au Brésil a été multiplié par 4,3 au cours des cinq dernières années, aux États-Unis, il a presque été multiplié par trois.
Cette augmentation est due au grand nombre d’acquisitions de la nationalité par des personnes résidant au Brésil et aux États-Unis qui ont profité de la procédure de recouvrement fondée sur la descendance d’un aïeul luxembourgeois à la date du 1ᵉʳ janvier 1900.
