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[Basket] Faux départ pour l’Amicale


Noah Medeot et l’Amicale vivent un début de saison pour le moins poussif. (Photo: Gerry Schmit)

7e JOURNÉE EN ENOVOS LEAGUE Le champion affiche un triste bilan à peine équilibré. Mais Steinsel demande du temps. Et sait que c’est en play-offs qu’il faudra être au rendez-vous.

Sur le papier, l’Amicale était – et même est – l’un des principaux favoris à sa propre succession avant le début de saison. Alors qu’on aborde la fin du premier tiers du championnat, les hommes de Daniel Brandao affichent un vilain bilan de 3-3, assez éloigné des ambitions initiales. Faut-il pour autant s’inquiéter pour le champion sortant ou se dire qu’on n’est qu’au début de la saison…

Dans les faits, Steinsel avait tranquillement débuté son championnat avec des succès contre les Musel Pikes (65-80), puis face à Dudelange (94-86). Mais les choses s’étaient gâtées lors du double week-end avec un revers après prolongation sur le parquet du grand rival ettelbruckois (90-84) et surtout une défaite complètement inattendue à domicile contre… Mamer (65-74), qui n’avait pas encore gagné le moindre match. Par la suite, il y a eu une victoire contre l’Arantia (97-85), alors que Larochette était privé de ses deux pros et de son capitaine DJ Wilson, un succès en Coupe face au modeste Black Star (66-99) et, le week-end dernier, un non-match contre le Basket Esch qui s’est conclu par une défaite de dix points (85-75).

Alors que les Fraisiers n’avaient perdu, en tout et pour tout, que trois rencontres en LBBL l’an passé, ils affichent d’ores et déjà le même nombre de revers alors qu’on est fin octobre en Enovos League. Forcément, ça fait tache : «On ne s’attendait pas à ça», reconnaît le capitaine Noah Medeot. «C’est beaucoup de petits trucs. On se concentre trop sur les arbitres. À chaque match, on dit qu’on ne va pas en parler et on le fait quand même. On commet beaucoup de petites erreurs sur le parquet. On n’est pas contents des décisions arbitrales, on n’a pas la meilleure communication en défense et en attaque, ça ne tourne pas comme on le souhaiterait», résume-t-il encore. Avant de se montrer rassurant : «On n’est pas inquiets. Perdre trois matches, ce n’est pas la fin du monde.»

Quelques frictions dans l’équipe

Si tout va bien dans le meilleur des mondes quand on gagne, quand ça tourne un peu moins bien, on assiste parfois à des frictions. On a ainsi vu Alex Laurent engueuler Scott Morton lors d’un match, car celui-ci s’en prenait un peu trop aux arbitres ou encore Bobby Melcher, le maître à jouer de l’Amicale depuis des années qui revient de blessure, quitter le parquet au bout d’un quart d’heure contre le Basket Esch sans jamais revenir alors qu’il n’était pas blessé. De là à imaginer qu’il y a des désaccords entre le génial meneur et son coach, il n’y a qu’un pas…

Maintenant, c’est le lot de chaque collectif, de chaque équipe de vivre avec ce genre de situation : «Parfois, on a tendance à chercher la faute systématiquement chez l’autre. Chez son coéquipier. Chez le coach. Au lieu de se regarder soi-même», souligne Tom Konen, de retour après une année sabbatique pour se consacrer à ses études. «On sent qu’il y a un truc qui dérange. Mais je ne saurais pas dire d’où ça vient. En tout cas, on en a parlé entre nous. Le plus important, c’est qu’on reste soudés.»

Parmi les explications, on peut également avancer une nouvelle hiérarchie. L’arrivée de Tom Konen, qui n’a pas quitté le cinq, a poussé sur le banc un Jonas Theisen qui doit apprendre ce nouveau rôle : «Cela faisait cinq ans que je n’avais pas quitté le cinq majeur et je dois m’y habituer à nouveau. Jusqu’à présent, c’est un défi. Maintenant, je reste concentré sur les mêmes choses que lors des dernières saisons, à savoir défendre et marquer les Américains adverses.»

Certains sont plus inquiets que d’autres : «Ce n’est pas tant les défaites que la manière. Même quand on gagne, on ne joue pas très bien. Contre Larochette, on est à deux doigts de perdre alors qu’ils jouent sans DJ et deux Américains. Ça montre qu’on a encore beaucoup de choses à travailler», confie un joueur.

Maintenant, tout le monde reconnaît le potentiel d’une équipe qui, dans les faits, n’a pratiquement pas changé par rapport à celle sacrée championne l’an passé. Simplement, chacun doit encore apprendre à s’adapter à la nouvelle situation. Même si cela fait maintenant plusieurs mois qu’ils travaillent tous ensemble. Compter déjà trois matches de retard sur le grand rival ettelbruckois n’inspire pas forcément confiance et la première place semble déjà très loin, mais Tom Konen rappelle qu’il y a trois ans, ça n’avait pas empêché Steinsel d’aller au bout : «On avait terminé septièmes de la saison régulière et on avait été champions!»

Situation grave… mais pas désespérée

On peut donc dire que la situation est grave, mais pas désespérée. Et une victoire samedi pourrait relancer la machine. D’autant plus que ce n’est pas n’importe qui qui débarque au Alain-Marchetti puisqu’il s’agit du Sparta. Bertrange, qui n’a perdu que contre Etzella (83-69) et Contern (83-84). Les hommes de Karl Abou Khalil affichent une belle forme, à l’image d’un Max Logelin étincelant et tout proche du triple double la semaine passée ou encore d’un Yannick Verbeelen également très inspiré même s’il avait raté le dernier match.

Bref, un énorme défi pour l’Amicale. Mais le genre de challenge qui motive Tom Konen : «Jouer contre de tels adversaires, ça me donne une motivation supplémentaire. Contre Etzella, le coach dit que Sticky va marquer ses 15-20 pts, eh bien contre moi, je crois qu’il n’en a pas mis un. Et j’espère faire pareil contre Max.» Et d’ajouter : «Le Sparta est une équipe qu’il faut respecter. Qui joue tout le temps à 100 %, qui court beaucoup. Ils sont physiques, ils ont plusieurs joueurs capables de mettre 20 pts en plus des Américains. Il faudra la bonne énergie, mettre de l’intensité et limiter les Luxembourgeois au maximum.» «Ce sera un gros match contre une grosse équipe. On n’a pas bien joué récemment. C’est le moment de montrer une réaction», ajoute Jonas Theisen.

L’adversaire est redoutable et une défaite n’est pas non plus inenvisageable. Faudrait-il, dans ce cas, parler de crise? Pour les joueurs, la réponse est non! «Ce ne sera pas la fin du monde si on perd. Mais on n’a pas envie d’y penser. Il faut entrer dans le match avec la bonne mentalité. Sur le papier, on est plus forts. Il faut rester confiants», dixit Noah Medeot. Donc pas la peine de tirer la sonnette d’alarme. Et personne n’imagine une seconde le scénario du pire : l’absence de l’Amicale aux play-offs! Des play-offs où les Steinselois donnent rendez-vous à leurs adversaires : «C’est en play-offs qu’il faut être en forme!».