Accueil | A la Une | Les syndicats s’opposent aux délocalisations de SES vers l’Inde

Les syndicats s’opposent aux délocalisations de SES vers l’Inde


Créé en 1985, SES est basé à Betzdorf. (Photo creative common GilPe)

Alors que l’opérateur de satellites a annoncé vouloir se délocaliser en partie en Inde, l’OGBL et le LCGB craignent que cette décision n’entraîne des suppressions d’emplois parmi les 600 salariés présents au Luxembourg.

Basé à Betzdorf, le fournisseur de service de télécommunications par satellite SES s’est lancé en 2020 dans une grande campagne de restructuration qui a conduit à trois plans de maintien dans l’emploi (PME) en août 2020, mai 2022 et décembre 2023. Mais les choses ne semblent pas prêtes de s’arranger pour les 600 salariés du groupe si l’on en croit les syndicats.

Engagé dans plusieurs délocalisations, en Roumanie et en Inde, le groupe pourrait à nouveau se séparer de certains de ses employés selon l’OGBL et le LCGB. «Si la direction n’a pas encore officiellement communiqué au personnel le nombre d’emplois qui risquent d’être supprimés au Luxembourg dans le cadre de sa stratégie d’externalisation, il ne faut pas se leurrer… la conséquence en sera des licenciements collectifs», affirme les syndicats dans un communiqué commun.

Des lettres laissées presque sans réponse

Ces derniers indiquent qu’ils ont appelé, à plusieurs reprises, les gouvernements successifs à veiller aux intérêts des salariés et au maintien des emplois. Actuellement en procédure de consultation avec la direction, les syndicats ont demandé au conseil d’administration, dans une lettre envoyée la semaine dernière, de prendre position sur ces délocalisations et leurs conséquences directes pour le Grand-Duché. «Une première lettre adressée aux douze membres du conseil d’administration, en août 2024, semble en effet ne pas avoir suffisamment attiré leur attention, puisqu’une réponse — par ailleurs très superficielle et sans engagement vis-à-vis du site luxembourgeois — a été fournie par… le directeur intérimaire du bureau du personnel. »

Les syndicats attendent par ailleurs une réaction du gouvernement, d’autant que l’État est actionnaire de SES et possède 33,3 % des voix au conseil d’administration. «Pour l’OGBL et le LCGB, il est tout simplement scandaleux que SES s’apprête à se séparer d’une partie de ses salariés d’une façon aussi brutale, et ce, avec l’accord du gouvernement qui à aucun moment n’a demandé des garanties en matière d’emploi», concluent l’OGBL et le LCGB en rappelant que l’entreprise a bénéficié de fonds publics lors de ses trois PME.