Pour les Rout Léiwinnen, la réception ce vendredi soir de l’immense Suède, en demi-finale aller des barrages de l’Euro-2025, sera avant tout l’occasion de mesurer leurs progrès depuis leurs deux défaites 10-0 contre l’Angleterre en septembre 2021 et 2022.
Demi-finaliste des barrages de l’Euro-2025, la sélection féminine du Luxembourg n’est plus qu’à quatre matches de disputer le tout premier championnat d’Europe de son histoire, mathématiquement. Sportivement, les joueuses en sont en fait à des années-lumière : pour voir la Suisse (hôte de la phase finale) en juillet prochain, les Rout Léiwinnen devront commencer par passer sur la Suède, 5e nation mondiale qu’elles défieront ce soir à Esch… puis mardi à Göteborg. Une double confrontation qui fait dire à Dan Santos, le sélectionneur luxembourgeois, que «tout est fait pour que les gros passent». Et qui n’incite absolument pas à se projeter vers une très, très hypothétique finale (en match aller-retour, là encore) contre la Serbie ou la Bosnie, respectivement 34e et 63e d’un classement mondial dont le Luxembourg n’est que 116e.
«C’est dommage qu’elles aient eu ce groupe avec l’Angleterre et la France, déplore Dan Santos, en référence à ces éliminatoires où la Suède n’a terminé que troisième de sa poule ultrarelevée de Ligue A, d’où sa présence rarissime en barrages. C’était le plus gros tirage possible. Si on joue la Pologne, la République tchèque ou la Belgique (autres équipes de Ligue A dont le Luxembourg aurait pu hériter au tirage), on ne gagne pas non plus, mais on sait qu’on peut proposer du foot, rivaliser un peu.» Derrière ces regrets, il y a un aveu dont il ne faut absolument pas avoir honte, vu les forces en présence dans ce «Final Four» et le format très favorable aux grandes nations de ces qualifications : à moins d’un insondable miracle, les Rout Léiwinnen ne disputeront pas le prochain Euro, où l’Angleterre remettra en jeu son titre de 2021.
«Peut-on souffrir autrement que contre l’Angleterre?»
L’Angleterre, parlons-en. Il y a trois ans, les Three Lionesses avaient éparpillé le Luxembourg à Gasperich, 0-10, avant de lui en repasser dix pile un an plus tard à Stoke-on-Trent (10-0), dans la foulée de leur sacre continental. Tout l’enjeu du jour pour les équipières de Laura Miller est là : mesurer à quel point elles ont «appris de cette expérience» face à une référence mondiale, ce qu’est assurément la Suède, une sélection d’«un autre style», mais du «même niveau que l’Angleterre» aux yeux de Dan Santos. «On est loin d’elles, et même après ce match, on restera loin d’elles, rappelle le technicien. Mais peut-on jouer un peu plus, souffrir autrement que contre l’Angleterre? À l’époque, j’avais dit, pour imager les choses, que c’étaient des enfants contre des adultes. Cette fois, j’espère que ce seront des adolescentes contre des adultes.»
Le fait qu’une partie des joueuses convoquées pour affronter la Suède ont connu la double confrontation contre l’Angleterre, que la plupart des internationales (13 sur 24 en octobre) évoluent désormais à l’étranger et que les Rout Léiwinnen ont «plus d’expérience» individuelle et collective depuis septembre 2022 et surtout 2021 sont autant de raisons, pour Dan Santos, de penser que son équipe peut un peu mieux gérer les deux rencontres face aux Suédoises, à commencer par celle du jour à Emile-Mayrisch. «Mais ce sera tout de même un match très difficile», rappelle le sélectionneur luxembourgeois. Et c’est un sacré euphémisme.