S’il n’a pas connu en franc succès lors de sa mise en service, le tiers payant commence à rentrer dans les habitudes des médecins et des patients et semble plaire à tous ceux qui ont sauté le pas.
Lancé fin 2023, le paiement immédiat direct (PID) n’avait pas convaincu les professionnels de santé à ses débuts. À l’époque, seuls 15 médecins disposaient du logiciel, soit à peine 3 % des praticiens éligibles. Un an plus tard, les choses ont bien changé puisqu’ils sont désormais 491 à proposer ce système de tiers-payant permettant au patient de ne plus avoir à avancer de frais lors d’une consultation.
Suite à une question parlementaire de Mars Di Bartolomeo (LSAP), la ministre de la Santé, Martine Deprez (CSV) a fait le point sur le PID. D’après ses services, les assurés qui ont pu profiter de ce système se montrent «satisfaits» de n’avoir qu’à payer leur participation personnelle, voire de n’avoir rien à payer quand la consultation est entièrement prise en charge. «Toutefois, les assurés s’interrogent notamment par rapport au relevé PID qui leur est envoyé. Celui-ci a parfois prêté à confusion en raison de sa ressemblance avec le document Détail de remboursement, nuance la ministre. Par conséquent, la mise en page du relevé PID a été adaptée, notamment par l’ajout d’un texte explicatif.»
Moins de travail administratif
Quant aux premiers médecins à avoir sauté le pas, les premiers retours sont eux aussi positifs. «L’installation par les éditeurs s’est déroulée de manière efficace. Les médecins se sont également dit satisfaits par la diminution de leur travail administratif.» En effet, grâce à ce système, les montants dus par la CNS sont versés «de manière quasiment instantanée» au médecin qui n’a plus à envoyer des rappels en cas de non-paiements par les patients.
Les demandes d’informations sont elles aussi en hausse. La page internet Paiement immédiat direct (PID) de la rubrique Assurés du site de la CNS a été consultée un peu plus de 10 000 fois depuis sa création en août 2024 tandis que celle de la rubrique Professionnels de santé a reçu environ 14 500 visites.
Les hôpitaux commencent eux aussi à s’équiper progressivement du logiciel permettant le PID :
- Aux hôpitaux Robert Schuman, les médecins urgentistes, les médecins spécialistes en radiologie et en ophtalmologie sont tous équipés
- Le CHL a démarré son activité PID début octobre, d’abord avec un échantillon de médecins pour un premier rodage, avant de monter rapidement en charge par la suite
- Le Centre Hospitalier du Nord développe en ce moment une solution PID qui, dans un premier temps, sera limitée aux urgentistes. Des échanges avec la CNS sont en cours pour trouver une solution de déploiement sur les autres spécialités
- Au Centre Hospitalier Emile Mayrisch, des discussions sont en cours avec les médecins urgentistes et les médecins spécialistes en radiologie.
Le déploiement du PID va continuer dans les mois à venir. Les demandes de médecins sont d’ailleurs tellement nombreuses que les éditeurs de logiciels ont du mal à suivre la cadence. Un contretemps que la ministre voit avant tout comme la preuve de l’adhésion des professionnels de santé à ce nouveau système.