[BGL Ligue] Avec Rodrigo Fernandes, Marc Thomé n’a pas traîné

Le milieu Rodrigo Fernandes est devenu le deuxième joueur le plus jeune à effectuer ses débuts en BGL Ligue au XXIe siècle, dimanche lors de la 10e journée contre Rosport (1-4).

Autant que Marc Thomé se souvienne, l’US Hostert n’a lancé que trois jeunes issus de sa formation en BGL Ligue ces dernières saisons : Cédric Steinmetz (25 ans, aujourd’hui à Mondorf), Alexandre Sacras (23 ans, aujourd’hui à Strassen) et Léon Schmit (23 ans, sans club depuis juillet et la fin de son aventure à Buchbach, en Regionalliga). L’entrée en jeu de Rodrigo Fernandes, dimanche contre Rosport (1-4), constituait donc un petit événement, et à plus d’un titre : en remplaçant Quentin Zilli à la 80^e minute d’une rencontre à sens unique, le milieu est devenu, à 16 ans et 10 jours, le deuxième plus jeune joueur à effectuer ses débuts dans l’élite au XXI^e siècle, si l’on en croit les statistiques compilées par le site spécialisé Transfermarkt depuis 2001.

«Je lui ai dit que dès qu’il aurait 16 ans, il serait sur la feuille de match»

Sans ce dimanche 13 octobre chômé en BGL Ligue, trêve internationale oblige, le milieu aurait même probablement détrôné le recordman en la matière, «Kiki» Martins, lancé par le RFCU à 16 ans et 4 jours en février 2013. Car si son entrée était l’occasion pour Marc Thomé de «montrer à ceux restés sur le banc qu’ils n’en font pas assez», l’entraîneur hostertois était à vrai dire assez impatient de lancer Fernandes, à qui il voulait déjà faire disputer des matches amicaux durant la préparation estivale avant que la FLF, inflexible sur la limite d’âge, ne l’en empêche. «Je lui avais dit que dès qu’il aurait 16 ans, il serait sur la feuille de match.» Promesse tenue.

«Une douzaine de ballons, aucun rendu à l’adversaire»

Surtout, l’international U17, titulaire en sélection (où René Peters l’a aligné pour la première fois à 14 ans, 10 mois et 28 jours) malgré la concurrence de nombreux garçons évoluant à l’étranger, est appelé à «devenir titulaire ces prochains mois» à Hostert, quand bien même il passe la semaine au CFN et n’effectue qu’une séance d’entraînement hebdomadaire avec l’USH, le vendredi soir. «Des joueurs jouent à 16 ans dans des ligues beaucoup plus fortes, alors pourquoi pas au Luxembourg?», questionne Thomé, persuadé que le nouveau n° 13 hostertois, qui peut jouer «six, huit ou dix» indifféremment, «a les qualités pour jouer en équipe première à Hostert» dès à présent et «peut faire carrière» à plus long terme.

«Il a la vista, la technique, la frappe. Il manque un peu de kilos et n’est pas très grand, mais sur son premier contrôle, il s’oriente bien et arrive souvent à éliminer», décrit le coach de l’USH, qui n’en est pas à son coup d’essai. À Oberkorn, il avait par exemple lancé Max Krippler en PH «le jour de ses 16 ans» (en mars 2002) puis l’ex-international Joël Kitenge «à 16-17 ans» en 2004. Et à Rosport (2019-2022), Joé Neves et Noah Rossler n’avaient respectivement que 16 ans et 2 mois (en mars 2021) et 17 ans et 4 mois quand ils ont effectué leurs débuts dans l’élite.

Ceux de Fernandes contre Rosport se sont soldés par «une douzaine de ballons touchés, et aucun rendu à l’adversaire», ce qui conforte Marc Thomé dans l’idée que, même s’il «doit aller à la salle» et s’étoffer, «il vaut mieux ça que le contraire». Comprendre : à 16 ans, il vaut mieux être un technicien fluet qu’un colosse «aux pieds carrés». Ceux du milieu, aux parents plus exigeants au niveau scolaire qu’en matière de football, sont toujours «sur terre», assure l’entraîneur hostertois. Mais ses fesses, en revanche, ne risquent pas de rester vissées au banc des remplaçants durant 90 minutes à Mondorf où l’USH, qui s’était déjà inclinée 3-0 à Dudelange avant la trêve, tentera de remettre le contact dimanche.