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[Football] Christian Hess : «Je m’étais préparé à ne pas être élu»


Christian Hess n’a pas été reconduit au dernier congrès. (Photo : alain rischard/editpress)

Christian Hess, président de Schouweiler, pas réélu au conseil d’administration de la FLF samedi, après 20 ans de bons et loyaux services, est opéré aujourd’hui à Liège.

C’est depuis sa chambre d’hôpital à Liège que l’homme des chiffres, depuis deux décennies, à Mondercange, a répondu à notre sollicitation d’expliquer quelques détails et curiosités du dernier bilan comptable et du budget de la FLF, un aspect trop souvent expédié en deux coups de cuillère à pot, ces dernières années. Mais avant de parler «gros sous» (un aspect que nous traiterons plus tard cette semaine), il nous a parlé de lui. Peut-être injustement évincé du CA malgré un investissement remarquable, sous deux mandatures différentes et pendant un quart de siècle cumulé.

Quelles sont les nouvelles de votre santé?

Christian Hess : Ce qu’on va me faire, demain (NDLR : aujourd’hui), c’est un peu comme une transplantation et ce n’était pas possible de le faire au Grand-Duché. C’est un peu comme un bypass (NDLR : une dérivation) entre des artères et des veines pour décompenser le foie, où s’est localisée une thrombose et qui donne des saignements internes. Cette intervention, ce n’est pas rien. Ils ne la pratiquent pas si souvent, mais les médecins se sont montrés rassurants. Si je n’avais pas eu confiance, je ne serais pas venu jusqu’ici.

Est-ce douloureux de vivre avec ce problème depuis de longs mois désormais?

Non. Pas même quand j’ai eu des saignements internes. Je suis quand même resté quatre semaines au CHL sans sortir, pour faire des transfusions, les unes après les autres. Ils ne parvenaient pas à trouver d’où je saignais et avaient peur que cela revienne. Dans l’intervalle, j’ai quand même perdu 60 kilos et je suis passé du XXXL au XL. De mes jeans de taille 44 à la taille 36.

Pas mal de gens ont fait circuler l’idée que j’avais un cancer

Avant ça, il vous a fallu subir, samedi, une défaite électorale alors que vous concouriez pour votre réélection au conseil d’administration. Pensez-vous que votre état de santé a pu jouer?

Je ne sais pas si c’est LA raison, mais c’est sans doute l’une des raisons. L’une des autres était sans doute que j’étais le seul des candidats à dire, jusque dans une réunion avec la LFL, c’est-à-dire avec tous les clubs de l’élite, que je ne trouvais pas bien que la BGL Ligue ait autant de voix lors des votes. Moi, j’étais pour une solution négociée entre tous les clubs pour une meilleure représentativité de clubs formateurs qui ne font pas partie de l’élite. Le soir, en rentrant de cette réunion, j’ai dit à ma femme que cela allait me casser! Après, les problèmes de santé, pas mal de gens ont fait circuler l’idée que j’avais un cancer. On aurait dit que ceux-là connaissaient mieux mon dossier médical que moi. Après, je ne dis pas que ceux qui ne m’avaient pas vu depuis des mois n’ont pas été surpris de me revoir comme ça. Mais je me sens bien. Dimanche encore, j’ai été voir jouer mon club!

Êtes-vous triste de quitter votre poste dans ces conditions?

Bien sûr, même si vu les circonstances, je m’étais préparé à ne pas être élu. Cela faisait vingt ans que j’étais là. Je suis arrivé le 14 février 2004. Alors que j’avais déjà fait cinq ans avec Norbert Konter. Mais je ne reviendrai pas. À 62 ans et alors que ma femme vient de prendre sa retraite, je vais désormais en profiter avec elle. Peut-être essaierai-je de reprendre un poste dans une commission, mais le conseil d’administration, c’est fini.

Avec quel sentiment?

Celui du devoir accompli. Et on peut m’appeler sans souci! Il y a encore vingt minutes, j’ai eu l’architecte du bâtiment qu’on construit à Mondercange, parce que j’étais le seul à pouvoir lui donner les renseignements. Et cela risque de durer un petit temps, le temps que mon successeur soit au courant de tous les dossiers, parce qu’avec le synthétique, le « air dome« , le garage, l’extension des bâtiments, j’en ai fait, des choses…

Qui va vous succéder aux manettes?

Aucune idée. Peut-être Christian Weis, qui est ingénieur en génie civil. Je crois que Leo Hilger pourrait être intéressé aussi. Mais il y a aussi Erny Decker qui connaît très bien tous les dossiers, en sait long sur le sponsoring, le marketing, maîtrise les chiffres… Ce serait logique… La seule chose que j’espère, c’est que celui qui reprendra fera enfin une toute nouvelle présentation du bilan selon les lois des sociétés au Luxembourg. Je voulais le faire, mais difficile de l’organiser depuis le CHL.

Le chapitre des chiffres est en général très vite expédié lors des AG. Le prenez-vous comme un signe de confiance ou le regrettez-vous, parce que cela montrerait l’intérêt des clubs pour la gestion de leur fédération?

Le budget est toujours voté à l’unanimité ou presque. Hormis mes deux premières années à la fédération où des gens un peu plus spécialistes demandaient des explications et les obtenaient, comme Jean-Marc Faber ou Alain Gross, c’est systématiquement le cas. Et pour moi, ce n’est pas normal. Les gens ne s’intéressent qu’à la dernière ligne, celle du bilan et celle des subventions. Parfois, j’aurais aimé de la contradiction. Pendant 20 ans, je n’ai pratiquement pas dû donner d’explication. Récemment, la LFL parlait de transparence nécessaire, mais elle n’a formulé aucune question lors de l’AG.