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La hausse des tarifs de l’électricité inquiète


Le prix de l’électricité augmente de 30 % en janvier prochain, en même temps qu’une nouvelle structure tarifaire se met en place. 

Pour faire baisser sa facture, mieux vaudra, à l’avenir, répartir sa consommation et éviter de tout faire fonctionner aux heures de pointe. Pas donné à tout le monde, critique déi Lénk.

Le gouvernement prévoit une enveloppe de 171 millions d’euros en 2025 pour compenser en partie l’augmentation du prix de l’électricité qui doit intervenir le 1er janvier 2025. Sans les aides de l’État, la hausse atteindrait 60 %, alors qu’elle sera limitée à 30 % par le biais de ce mécanisme.

En septembre dernier, le ministre Lex Delles avait annoncé aux députés que les aides permettraient de stabiliser le prix à 28,2 cents le kilowattheure à la place 34,7 cents sans ces dernières pour les clients dits «domestiques», ceux dont la consommation annuelle ne dépasse pas 25 000 kWh. Le prix est actuellement de 21,8 cents le kilowattheure. La hausse annoncée inquiète déi Lénk, même après les explications de l’Institut de régulation (ILR) qui se veulent rassurantes concernant la nouvelle structure tarifaire sur le marché de l’électricité de basse tension.

«Dans l’immédiat, ce changement aura peu d’impact sur la vaste majorité des consommateurs, d’autant plus que la variable principale est toujours le prix de l’électricité à proprement parler, et non le tarif d’utilisation du réseau», selon l’ILR. Mais plus tard ? Cette structure tarifaire vise une plus grande efficacité dans l’utilisation des réseaux. Ainsi, les utilisateurs du réseau sont invités à faire preuve de flexibilité au niveau de leur consommation en l’étendant dans le temps et en limitant les usages simultanés. L’ILR estime que la nouvelle structure tarifaire sera plus équitable dans la mesure où elle reflétera les coûts réels d’utilisation du réseau. «Certains utilisateurs devraient payer moins et d’autres davantage pour l’utilisation qu’ils font du réseau de par leur comportement de consommation», explique l’ILR.

«Mais cela pose également un certain nombre de problèmes», alerte déi Lénk en retour.  Tous les ménages, loin s’en faut, ne peuvent répartir leur consommation d’électricité sur la journée afin que le réseau ne soit pas trop sollicité aux heures de pointe. Le parti d’opposition de gauche craint que de nombreux ménages soient dans l’impossibilité de changer leurs habitudes de consommation d’électricité. Cela concerne avant tout les personnes qui reviennent de leur travail en début de soirée et qui doivent donc consommer un maximum d’énergie aux heures de pointe. «La référence aux appareils intelligents et programmables à distance est certes une bonne option, mais ces appareils sont trop chers pour de nombreux foyers», estime déi Lénk.

Publicités et machines à laver

Ce ne sont pas uniquement le four et la machine à laver qui sont utilisés aux heures de pointe, mais également les pompes à chaleur et le chargement de la voiture électrique. «La consommation de pointe est calculée par le fournisseur sur la base de la consommation du ménage au cours des dernières années. Elle a pu être faible dans de nombreux cas, mais pourrait augmenter en 2025 si une voiture électrique a été acquise ou si le chauffage a été remplacé par une pompe à chaleur. Ces ménages pourraient être confrontés à des prix de l’électricité plus élevés», prévient la Gauche.

Le parti considère qu’il est particulièrement problématique que les nouveaux tarifs de l’électricité surviennent en même temps que la fin partielle du plafonnement des prix. «Les prix augmenteront de toute façon à partir de janvier et l’effet du nouveau tarif sera de facto escamoté sur les factures d’électricité. Ceci n’est pas seulement opaque, mais ne permet pas non plus de populariser une autre consommation d’électricité.» Déi Lénk n’est pas opposée par principe aux différents tarifs d’électricité. «Nous réclamons depuis longtemps des prix échelonnés pour l’eau et l’énergie afin de garantir une consommation raisonnable. Ce n’est pas le cas du tarif qui entre en vigueur le 1er janvier, il n’encouragera pas les économies d’énergie et ne prendra pas en compte la consommation totale, mais uniquement le temps de consommation.»

Le régulateur devrait se soucier davantage des économies d’électricité, selon le parti d’opposition qui suggère, dans la foulée, «d’éteindre les surfaces publicitaires numériques et l’éclairage des vitrines pendant les heures de pointe». Il juge «absurde» qu’une famille paie plus cher l’électricité si elle veut faire fonctionner son lave-vaisselle le soir après le dîner, «alors qu’une publicité Luxair éclaire la rue devant la maison».

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