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Vol avec violence : le cambrioleur a eu un pépin


Hamza raconte avoir eu très peur quand il s’est retrouvé nez à nez avec l’occupant des lieux qu’il était en train de cambrioler. (Photo : archives lq)

Un cambrioleur a été pris en flagrant délit et poussé vers la sortie à coups de parapluie par l’occupant des lieux et sa famille. Vendredi, il s’est positionné en victime de violences.

Hamza a déguerpi sans demander son reste face à la détermination d’une famille de Bettembourg dont il venait de tenter de cambrioler le domicile. Le jeune Algérien de 22 ans prétend notamment avoir eu très peur des coups de parapluie assénés par Raymond, 73 ans, le propriétaire des lieux.

«Je suis rentré chez moi vers 17 h ce jour-là. J’ai remarqué du verre cassé dans une des caves et puis j’ai vu qu’une des fenêtres était brisée», s’est souvenu le septuagénaire vendredi matin à la barre de la 12e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg. Depuis le rez-de-chaussée, Raymond a ensuite «entendu qu’on bricolait à l’étage, alors j’ai pris un grand parapluie et je suis monté au premier étage où je suis tombé sur Hamza».

Imperturbable, selon les dires du témoin, le prévenu accusé de vol avec violences, a continué de vider les armoires du couple à la recherche de butin. Raymond est parvenu à l’en dissuader et à entraîner Hamza à l’étage inférieur. «J’ai entendu rentrer mon épouse et ma fille. Je leur ai crié de prévenir la police. C’est là que le jeune homme est parti en courant», poursuit le témoin. Hamza n’a cependant pas été très loin puisque la fille du couple a réussi à le retenir et à lui faire abandonner son butin. «Des bijoux, des montres et un téléphone», énumère le président de la chambre correctionnelle. «La fille m’a dit qu’elle me relâcherait si je lui remettais ce que j’avais pris. Je me suis exécuté», précise Hamza.

Le coup du parapluie

Malheureusement, dans sa fuite, Hamza aurait blessé Raymond, tombé dans les escaliers, à la tête. Le prévenu jure ne pas l’avoir poussé. Raymond n’aurait par contre pas été en reste, le frappant avec son parapluie à de nombreuses reprises, le blessant au visage et au cou. Il aurait même essayé de l’enfermer dans la salle de bains. «Ce sont les risques du métier», lui lance le juge calmement. «J’ai eu peur. Je savais qu’il avait prévenu quelqu’un. J’avais peur de me faire tirer dessus. Je l’ai repoussé pour me libérer», insiste le jeune homme qui a reconnu s’être introduit dans l’habitation pour commettre un vol.

Hamza essaye de retourner les faits à son avantage et se pose en victime de celui qu’il était venu cambrioler. Son avocate en remet une couche. «Mon client n’a pas poussé Monsieur pour sauver son butin, mais pour s’enfuir », avance Me El Handouz. «Il voulait avant tout se protéger. Il n’a d’ailleurs pas repoussé la fille de Monsieur quand elle l’a retenu, ni été violent. (…) Il a agi comme en état de légitime défense.»

«J’ai rencontré les mauvaises personnes»

Quelques minutes plus tôt, le représentant du parquet avait estimé qu’Hamza avait bien usé de violences pour faciliter sa fuite et non pas parce qu’il s’est senti menacé par le valeureux habitant. L’infraction commise est, selon lui, grave et si elle n’avait pas été décriminalisée, Hamza aurait risqué entre 10 et 15 ans de prison. La peine minimale encourue à présent est de 3 ans et le procureur s’est opposé à un sursis étant donné une précédente condamnation du jeune homme en Suisse pour des faits similaires. «Je n’y étais pour rien», a tenu à préciser le prévenu. «Un ami m’avait entraîné et j’ai été arrêté.»

Me El Handouz a malgré tout prié le tribunal de condamner son client à une peine «moins lourde» que le minimum légal étant donné son jeune âge, son parcours sans cadre et ses possibilités de réinsertion, ainsi que de faire abstraction d’une peine d’amende. Depuis les faits qui remontent au 9 mars dernier, il travaillerait et suivrait des cours en détention préventive. «Je ne suis pas venu en Europe pour voler, mais comme je n’avais pas de papiers, je n’ai pas pu travailler. J’ai rencontré les mauvaises personnes et je suis tombé dans la drogue», a expliqué le prévenu avant de présenter ses excuses à Raymond et à sa famille.

Il sera fixé sur son sort le 24 octobre. Raymond qui, au final n’a rien perdu, n’a pas souhaité se constituer partie civile.

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