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[Cinéma] «Fox and Hare Save the Forest», amis pour la vie


(photo Tarantula Distribution)

Après une série télé, Renard et Lapine sont de retour pour une aventure sur grand écran, un hymne loufoque à l’amitié, toujours piloté par Mascha Halberstad et coproduit au Luxembourg.

L’amitié suffit-elle à sauver le monde ? Selon Mascha Halberstad, c’est un bon début. Après la série Fox and Hare, dont elle a coréalisé la totalité des 26 épisodes, elle replonge dans l’univers de l’écrivaine jeunesse Sylvia Vanden Heede, troquant cette fois le format court de la série animée pour enfants contre une durée et des ambitions qui sont celles du cinéma. Pourtant, «l’idée (du film) ne vient pas de moi», indique la Néerlandaise, qui a «commencé en 2014» à travailler sur la série diffusée en 2019, mais de sa productrice.

«Un film est complètement différent d’un livre. Il faut le lire d’une manière différente», explique celle dont le premier long métrage d’animation, Knor (2022), a remporté trois Veaux d’or – équivalents néerlandais des César en France ou des Oscars aux États-Unis –, dont celui du meilleur film et de la meilleure réalisation. Pour ces retrouvailles avec Renard, Lapine et l’équipe de la série, Mascha Halberstad a surtout été inspirée par la relation qu’elle a développée dans le temps avec les personnages et les «voice actors» qui leur donnent vie.

«Bien sûr, il y a un scénario, mais vous devez ressentir quelque chose avec un personnage. C’est comme ça que je travaille et c’est comme ça que le film se développe et s’enrichit.» En précisant qu’une voix réussie, «ça enchante les animateurs». C’est ainsi que Tusk, le sanglier ami des deux héros, a pris «plus d’importance» au cours de la série, au point d’être devenu le «personnage préféré» de la réalisatrice dans le film; son interprète originel, Rob Rackstraw, donne sa voix à trois autres personnages, dont le grand méchant, Castor.

Petit animal à l’ego surdimensionné, ce dernier inaugure son chef-d’œuvre : un barrage, si grand qu’il provoque l’inondation de la forêt où vivent Renard et Lapine, emportant leur ami Hibou. Avec l’aide de Tusk, du loup Jack ou encore d’une sirène, ils partent à la recherche de leur petit copain ailé, par ailleurs terrifié par l’eau, et découvrent un lac : le vrai projet de Castor est d’habiter une somptueuse villa sous-marine, qui contient toutes les facilités et plaisirs de la vie.

Les films pour enfants peuvent souvent être barbants pour les parents… Je le sais par expérience !

Le scénario est cousu de fil blanc, mais c’est bien à travers les personnages qu’il pose aux grands et souffle aux plus petits les questions écologiques, politiques et sociales de notre époque. Castor est un mégalo dont le mode de vie délirant est un danger pour l’environnement et les populations (pour l’anecdote, Mascha Halberstad : «J’ai dit à Rob (Rackstraw) : « Il doit être un mélange de Donald Trump et Owen Wilson »»), tandis que le duo de héros devient tiraillé entre Renard, plutôt à l’aise dans le luxe, et Lapine, qui préfère retourner auprès de ses amis. Pendant ce temps, la forêt subit les inondations…

Mascha Halberstad assure qu’elle n’est «pas une réalisatrice « à message »». Son film, qui parle avant tout de l’importance de l’amitié, est à classer plutôt du côté loufoque, du genre qui fait franchement rire toutes les générations, mais pas forcément aux mêmes gags. «Les films pour enfants peuvent souvent être barbants pour les parents… Je le sais par expérience !» Alors, malgré la contrainte de l’animation 3D, celle qui n’a «pas étudié le cinéma» et qui a réalisé son précédent film en stop motion (sa technique de prédilection) a elle aussi trouvé là un authentique terrain de jeu. Pour Mascha Halberstad, rire, «c’est encore plus important que tous les autres messages».

Comme la série qui le précède, Fox and Hare Save the Forest a été coproduit par le studio luxembourgeois Doghouse Films : le layout (le mouvement des personnages), soit 40 % de l’animation, a notamment été réalisé au Luxembourg, tout comme le mixage en post-production. Pour la musique aussi, Mascha Halberstad retrouve André Dziezuk («un génie», tout simplement), qui a ajouté à ses compositions plusieurs chansons pour le film – dont celle, bien sûr, du grand méchant. Au cinéma aujourd’hui, le film sort dans trois versions : sa version originale anglaise et ses doublages français (Renard et Lapine sauvent la forêt) et luxembourgeois (De Fox an d’Fonsi retten de Bësch, distribué en salles par Tarantula). Les épisodes de Fox & Fonsi sont toujours disponibles en intégrale sur RTL Play.

Fox and Hare Save the Forest, de Mascha Halberstad. Présenté en versions anglaise, française et luxembourgeoise.

 

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